Avec 193 943 médecins en activité régulière inscrits au tableau de l’Ordre au 1er janvier 2010, la densité médicale française reste relativement stable, mais les déséquilibres géographiques sont toujours aussi préoccupants. La densité des spécialistes en Picardie est deux fois moins importante qu’en Ile-de-France, selon la dernière livraison de l’Atlas de la démographie du CNOM rendu public mardi. Partout, l’attrait pour le libéral continue de décroître. Seulement 8,6 % des nouveaux inscrits sur l’année 2009 ont choisi ce mode d’exercice. La médecine générale reste encore tout juste une spécialité majoritairement libérale : 50,89 % de libéraux pour 6,2 % de mixtes. Autre phénomène en progression : les remplaçants ont franchi le cap des 10 000. Âgés de 47 ans en moyenne, les 10 006 remplaçants sont à 52 % des femmes et à 69 % des généralistes. Cette année, le CNOM a enquêté plus particulièrement sur la population des remplaçants qui n’ont jamais été installés soit 6 003 praticiens. Or ces derniers exercent de manière préférentielle dans les régions déjà bien dotées : dans l’ordre l’Ile-de-France, PACA et Rhône-Alpes.
Professionnalisation
L’idée d’une professionnalisation du remplacement est accréditée par cette enquête : 78 % des répondants à un questionnaire du CNOM travaillent plus de six mois dans l’année et 60 % trois semaines et plus par mois. Cependant, 45 % envisagent une installation dans le secteur libéral à court ou moyen terme (mois de 3 ans pour les trois quarts d’entre eux), 23 % ne savent pas et 32 % ne le souhaitent pas. Dans l’hypothèse d’une installation, 57 % préfèrent le cabinet de groupe monodisciplinaire, 28 % pluridisciplinaire et 15 % en cabinet individuel. En revanche, pour les trois quarts d’entre eux, ce sera la ville plutôt que la campagne. Pour ceux qui ne veulent pas s’installer, ce sont très clairement les contraintes administratives qui semblent rédhibitoires (80 %).
À l’autre extrémité de la pyramide des âges, le remplacement intéresse de plus en plus les retraités actifs (952 sur 5 612). Même s’il n’y a plus de plafond au cumul retraite/activité, la majorité de ces retraités remplaçants exercent moins de trois mois par an. « Aujourd’hui 17 % des médecins retraités sont actifs, se félicite Michel Legmann, président du CNOM. Je suis sûr qu’on pourrait doubler ce chiffre si les pouvoirs publics voulaient bien diminuer le poids de leurs charges ». Enfin, les médecins étrangers sont quasiment le même nombre que les remplaçants : 10 165 dont les deux tiers sont européens. Les Roumains arrivent désormais en tête devant les Belges et les Algériens. Mais leur venue ne permet pas pour autant de combler les déséquilibres géographiques. Les médecins étrangers sont « attirés par les mêmes territoires que les médecins de nationalité française : de préférence urbain avec un maillage sanitaire abondant ».
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