Les Français sont-ils satisfaits des acteurs et du système de santé ? A priori, la réponse est oui pour la grande majorité d’entre eux. La dernière livraison du Baromètre annuel LH2 du CISS (Collectif interassociatif sur la santé, qui fédère les associations de patients) montre qu’en tout cas qu’ils s’estiment correctement informés par les professionnels de santé. 84 % de nos concitoyens ont le sentiment que leur médecin leur donne l’information dont ils ont besoin, qu’il s’agisse de leur état de santé ou de leurs traitements. Et une même proportion (84 %) trouve que les soins délivrés par les médecins prennent en compte leurs attentes. Dans le détail, une large majorité (79 %) se juge encore bien informée sur la qualité des soins qu’elle va recevoir, mais une petite majorité seulement (53 %) pense la même chose concernant le coût des soins et leur prise en charge.
L’affaire Mediator les a rendus plus suspicieux
Même si son baromètre donne plutôt une image positive des relations soignants-soignés, en présentant ces résultats, le CISS insiste néanmoins sur le fait que les Français paraissent moins optimistes que l’an dernier sur leur système de santé. La plupart des items qui visent à tester la qualité du système de santé sont en baisse de cinq points par rapport à l’an passé. Effet Médiator ? Le CISS estime que cette affaire « a eu une influence négative sur la confiance des Français envers l’ensemble des acteurs de santé ». D’ailleurs, le baromètre 2 001 a carrément posé la question aux sondés. L’image de l’industrie pharmaceutique et des pouvoirs publics ont clairement pâti de cette affaire : respectivement 66 % et 62 % des Français jugent qu’elle a affecté l’image qu’ils portent à ces deux acteurs. À la vérité, personne ne sort indemne de l’affaire Mediator : depuis lors, 45 % des Français ont aussi moins confiance dans leurs associations et 43 % dans leur médecin. Et même, près d’un cinquième des sondés (22 %) regarde différemment son médecin traitant après cette affaire.
Le baromètre du CISS comporte évidemment tout un volet sur l’accès aux soins. Apparemment, les refus de soins ne sont pas légions : 4 % seulement des sondés de l’institut LH2 déclarent avoir déjà essuyé pour des raisons financières un refus de soin de la part d’un professionnel de santé : ce chiffre qui est sûrement trop important, n’est tout de même pas considérable et surtout n’évolue pas par rapport au précédent baromètre. À en croire ce sondage en revanche, un petit tiers des Français (30 %) aurait d’eux-mêmes reporté des soins dentaires, 22 % l’achat de lunettes et même un petit cinquième une consultation chez un médecin, du fait de dépassements d’honoraires (21 %) ou simplement faute de bénéficier du tiers payant (17 %).
Le CISS milite aussi pour une limitation de la liberté d’installation des blouses blanches. Et apparemment le grand public est lui aussi de cet avis : pour mieux répartir les médecins sur le territoire, un tiers des Français (32 %) pense qu’il faut débloquer des aides et des incitations, mais les deux tiers restants pensent au contraire qu’il faut « encadrer l’installation des médecins pour les amener à exercer dans les zones où ils sont absents ».
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