Les Français soucieux des inégalités face aux cancers

7 Français sur 10 estiment que tous les citoyens ne sont pas égaux face au cancer… Alors que la lutte contre les inégalités est inscrite noir sur blanc dans le plan cancer 2014-2019, les données de l’Observatoire du Cancer Institut Curie – Viavoice, publiées ce mercredi montrent que les Français restent préoccupés par cette question.

Dans cette enquête réalisée en ligne du 13 au 17 mai, auprès de 1 002 personnes représentatives de la population française adulte, le niveau de revenu et le lieu de résidence apparaissent comme les facteurs d'inégalité le plus souvent cités.

S’y ajoutent le niveau d’information, une majorité de répondants estimant ne pas être suffisamment au fait en ce qui concerne la prise en charge et les soins (55 %), le dépistage (53 %) et la prévention (52 %). Pour près d’une personne sur deux (47 %) les médecins généralistes ou spécialistes, restent les principales sources d’information sur le cancer.

Forte augmentation du coût des traitements

Les inquiétudes portent aussi sur l’accès au dépistage, aux soins et aux traitements. Un peu moins de la moitié des Français (43 %) estiment que le système de santé ne garantira pas, dans les années à venir, un accès équitable aux traitements innovants du cancer. Cette crainte est plus marquée parmi les personnes résidant dans une commune rurale (50 %) et en population ouvrière (48 %).

Le coût des médicaments contre le cancer est passé de 1 milliard en 2000 à 3,5 milliards aujourd'hui, rappelle Thierry Philip, président du directoire de l'Institut Curie. Cette augmentation « reste supportable », mais si le rythme observé ces trois dernières années se maintient, on atteindra « près de 10 milliards pour les médicaments du cancer » en 2025. « L'impact sur le budget de l'Assurance Maladie est tel qu'il sera à même de fragiliser et de remettre en cause l'égalité d'accès à l'innovation et aux meilleurs traitements à l'ensemble des citoyens », s'inquiète-t-il appelant à « trouver des solutions (...) pour éviter une situation qui posera un grave problème éthique ».

Avec AFP