Depuis quelques années, des essais avec un produit antiprotéase, qui est en fait un antibiotique, la doxycycline, destiné à inhiber la digestion de la paroi de l’aorte, montrent que cette molécule réduit la croissance des AAA.
Récemment, des chercheurs japonais ont détecté la présence de bactéries parodontales dans des échantillons de tissus athérosclérotiques.
L’idée est venue à des chercheurs français (Olivier Meilhac et coll.) d’un lien entre les parodontopathies et le développement des AAA. Ils ont d’abord montré que les bactéries responsables des maladies parodontales, comme Porphyromonas gingivalis, se retrouvent dans des échantillons d’anévrismes aortiques. Ils publient maintenant dans « PloS ONE » une étude réalisée à l’aide de modèles d’anévrismes aortique chez le rat.
Un thrombus normal cicatrise, se recolonise par des cellules du tissu mésenchymateux, un réseau de fibrine et s’évacue dans la circulation après fractionnement et lyse.
Le thrombus d’un AAA ne se cicatrise pas, il se recolonise par des leucocytes et notamment des neutrophiles trappés mais aucun réseau ne s’organise. Cela a été montré sur plusieurs années, avec des pics de croissance de l’anévrisme.
Le travail des chercheurs sur le modèle d’AAA montre la cicatrisation rapide du thrombus formé expérimentalement ainsi que de l’anévrisme, sans présence de neutrophiles. Lorsqu’on injecte chez le rat les Porphyromonas gingivalis dans la circulation, on retrouve ce qui se passe chez les humains, à savoir la présence des neutrophiles sur la face luminale du thrombus et la non-cicatrisation.
Les chercheurs en concluent que le recrutement des cellules et l’entretien des thromboses dans l’AAA pourraient êtres dus à des infections bactériennes à bas bruit et chroniques du parodonte et de la cavité buccale.
Une étude va être menée chez des personnes ayant un AAA de petite taille, on va traiter leur parodontopathie et surveiller l’évolution de l’anévrysme pour voir si cela le ralentit.
« PloS ONE », avril 2011, volume VI, n° 4 e18679.
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