Les infirmières en grève dénoncent un plan santé guidé par le « lobby des médecins »

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Publié le 20/11/2018
Mobilisation infirmière mardi 20 novembre à Toulouse

Mobilisation infirmière mardi 20 novembre à Toulouse
Crédit photo : Valérie Hedef pour infirmiers.com

Les blouses blanches ne digèrent pas le plan santé d'Emmanuel Macron. Les infirmières, qui se considèrent comme « les grandes oubliées du plan », se rassemblaient ce mardi après-midi dans toute la France pour dénoncer le « mépris » du gouvernement. Seize organisations infirmières libérales et hospitalières étaient mobilisées. Les IDE accusent notamment le gouvernement d'avoir cédé au « lobby » des médecins dans son projet de réforme et dénoncent plus généralement la dégradation de leurs conditions de travail et un manque de reconnaissance financière. Sur Twitter, tout au long de la journée, le hashtag #infirmièresoubliées a relayé la colère de la profession.

À Paris, quelque 250 infirmières et infirmiers se sont rendus sous les fenêtres du ministère de la Santé pour faire part de leur agacement (voir vidéo ci-dessous infirmiers.com). Une faible mobilisation qui s'explique par l'impossibilité de nombreuses infirmières de se rassembler sur leurs heures de service. Une délégation a toutefois été reçue au ministère. Selon nos informations, cette réunion n'a abouti à aucune avancée. Dans un entretien à France Inter il y a deux jours, la ministre Agnès Buzyn avait avoué « ne pas bien comprendre la revendication » des IDE, assurant que le plan santé allait « décharger sur l'ensemble des professionnels de santé la responsabilité des prises en charge » des malades chroniques. « C'est tout le contraire » de ce qu'affirment les infirmières selon elle. 

Les assistants médicaux passent mal

La mesure gouvernementale qui prévoit la création de 4 000 postes d'assistants pour les médecins généralistes a particulièrement mis le feu aux poudres. Le vice-président du syndicat d'infirmiers libéraux FNI Daniel Guillerm s'interroge : « Pourquoi créer un nouveau métier au lieu de s'appuyer sur les quelque 660 000 infirmières existantes ? Pourquoi payer des secrétaires aux médecins sur le dos de l'assurance maladie pour un total de 200 millions d'euros par an, au lieu de créer des postes en maison de retraite ou d'augmenter actes et salaires des infirmières ? ».

Un investissement sur les assistants qui passe d'autant plus mal que les négociations conventionnelles infirmières sont suspendues depuis le début de l'été. Les IDE avaient claqué la porte des négos considérant que les propositions n'allaient pas assez loin dans la revalorisation des tarifs et la création de nouveaux actes pour suivre les patients à domicile. Les discussions avec l'Assurance maladie doivent reprendre le 4 décembre dans une ambiance qui s'annonce tendue. 


Source : lequotidiendumedecin.fr