L’ARTHROSE est en France la seconde cause de handicap, après les maladies cardio-vasculaires. Si l’atteinte de la main est fréquente, ses bases micro-anatomiques tant d’un point de vue des lésions induites que de leur localisation ne sont toujours pas très claires. Dans ce domaine, tout comme dans celui des thérapeutiques antiarthrosiques, les recherches se poursuivent. A cet égard, les progrès effectués en imagerie pourraient permettre des avancées notables.
Le cartilage n’est pas la seule structure impliquée.
En effet, la résolution spatiale limitée des IRM actuelles bridait jusqu’à maintenant l’évaluation de l’imagerie de haute définition. Cet écueil a pu être contourné grâce à l’utilisation d’anneaux de haute résolution adaptés sur les IRM classiques. Les nouvelles données ainsi obtenues ont fait reconsidérer l’implication des différentes structures anatomiques dans la pathogénie de l’arthrose de la main qui était auparavant vue essentiellement sous l’angle de la perte de cartilage.
Avec l’IRM haute résolution (IRMhr), on observe un épaississement et un remaniement ligamentaires qui pourraient jouer un rôle majeur dans la pathogénie de la maladie, à un stade où le cartilage est encore préservé. De même, chez certains patients âgés, de minimes modifications ligamentaires jusqu’alors méconnues ont pu être observées. Ces données ont été confirmées par l’histologie et pourraient influencer tant les travaux de recherche que les orientations thérapeutiques.
Explorer l’atteinte osseuse.
Mais si l’IRMhr offre une vision incomparable des petites articulations, et constitue un instrument idéal d’observation des tissus mous et de l’inflammation, l’étude des ostéoblastes et des ostéoclastes, pourtant impliqués également dans la pathogenèse de la maladie, lui échappe. Cet écueil est contourné par le PET de haute résolution, qui, là encore, permet de repérer certaines anomalies avant l’apparition des premières perturbations anatomiques.
Les PET à scanners dédiés offrent la haute résolution que les machines traditionnelles corps entier ne permettent pas. La fixation du traceur (18-F) apparaît ainsi corrélée à l’apparition de nodules et aux poussées douloureuses. On constate également une fixation au niveau des insertions ligamentaires et dans les zones de formation d’ostéophytes, corroborant les observations effectuées avec les IRM dédiées.
Au total, l’ensemble de ces données plaide en faveur du rôle important et précoce de l’appareil ligamentaire dans la pathogénie de l’arthrose. Un argument de plus pour souligner le retard pris par la France dans l’acquisition de tels matériels. Malgré la récente inauguration d’un équipement dédié à l’imagerie des articulations à Grenoble, l’IRM de poche fait toujours rêver les rhumatologues lors des congrès internationaux. Le Pr Pierre Bourgeois, président d’honneur de la Société française de rhumatologie, rappelait encore il y a quelques mois que nous n’en possédions qu’un en France, alors qu’on en dénombrait 160 en Allemagne, 500 aux Etats-Unis et le même nombre en Italie.
D’après une communication de A. Tan et coll. (Leeds, Royaume-Uni).
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