LA COMMISSION consultative sur les déchets d'emballages (Ccde) poursuit la recherche d'une solution au problème du traitement des déchets d'emballages des médicaments. On dénombre 21 procédures disciplinaires engagées devant le conseil de l'Ordre des pharmaciens ; le rapport accusateur publié par l'Igas recommande de mettre fin à Cyclamed et d'instaurer un nouveau dispositif de gestion des déchets (« le Quotidien » du 14 février). Après ces procédures et le rapport, l'Association des maires de France (AMF) propose au gouvernement que « les emballages et notices de médicaments, dont l'élimination/valorisation repose de fait aujourd'hui à plus de 80 % sur les collectivités, fassent l'objet d'une contribution financière à Eco-Emballages et Adelphe », les deux sociétés spécialisées dans la collecte sélective.
Une telle contribution, argumente l'AMF, permettrait aux collectivités locales « d'être enfin indemnisées ». L'AMF suggère en outre que « la collecte des médicaments non utilisés repose sur le réseau des officines, avec un financement du dispositif assuré par un éco-organisme dédié, qui aurait par ailleurs la charge de participer au financement de la gestion des déchets d'activités de soins et risques infectieux et notamment des piquants-coupants ».
Les associations contre Cyclamed.
Par ailleurs, les huit associations de consommateurs et de protection de l'environnement qui siègent au sein de la Ccde demandent la suppression du système de récupération des médicaments Cyclamed. Ces associations (Confédération logement et cadre de vie, confédération générale du logement, Union nationale des associations familiales, UFC-Que choisir, Agir pour l'environnement, France Nature Environnement, Amis de la Terre, Mouvement national de lutte pour l'environnement) souhaitent que l'agrément de Cyclamed ne soit pas renouvelé. Elles demandent donc que la récupération des emballages de médicaments soit assurée par les organismes actuels de gestion des emballages ménagers. Elles contestent leur réutilisation à des fins humanitaires, car ces médicaments sont souvent périmés et mal adaptés aux pays en développement. Mais le débat sur ce point n'est pas clos entre des organisations non gouvernementales telles Médecins sans Frontières, très hostile à la récupération dite humanitaire, et d'autres associations, qui, à l'instar de l'Ordre de Malte ou du Secours catholique, estiment que la sécurisation de la filière pourrait permettre sa sauvegarde.
Pour leur part, les représentants du Leem (Les Entreprises du médicament), qui siègent au sein de la Ccde, rappellent que la question des MNU ne saurait être dissociée du dossier global du bon usage du médicament. L'industrie pharmaceutique souligne la nécessité de garantir et de rendre plus performantes les missions de Cyclamed telles qu'elles lui sont imparties depuis sa création, en 1993 ; fidèle à son analyse, le Leem continue à expliquer que l'association peut et doit être sauvée (« le Quotidien » du 14 mars).
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