LES CHIFFRES provisoires des dépenses du régime général d'assurance-maladie du mois de février - en augmentation au total de 3,9 % sur un an - recèlent une surprise : en dépit des épidémies de grippe et de gastro-entérite, l'activité des médecins est restée modérée. « Le niveau des dépenses de soins de ville de février est encore plus faible que celui de janvier », remarque la Caisse nationale d'assurance-maladie (Cnam). En rythme annuel, les dépenses de soins de ville (représentant une enveloppe de plus de 8,3 milliards d'euros) étaient à la fin de février en augmentation de 1,6 %. A l'intérieur de ce poste, témoins d'un comportement « vertueux » de la médecine ambulatoire, les honoraires médicaux et dentaires sont en... diminution, enregistrant une chute légère de 0,3 %. Plus spectaculaires encore : les indemnités journalières (IJ), qui baissent de 5 % en un an. Quant aux prescriptions, elles continuent d'augmenter sensiblement - + 4,3 % - mais à un rythme ralenti.
Ces bons résultats - la caisse évoque des « éléments encourageants » mais insiste sur la « fragilité » de cette tendance - sont à prendre avec des pincettes car ils concernent les remboursements opérés par la Cnam en ce début d'année, pas les soins effectivement dispensés. L'assurance-maladie estime toutefois qu'il est « très probable » au vu de ses premières observations que « ces soins ont évolué à un rythme très modéré » en tout début d'année.
La bonne tenue de la médecine de ville se trouve toutefois contrebalancée par les dépenses des établissements de soins. La Cnam, reconnaissant que « la dynamique des dépenses des établissements de santé pèse sur l'Ondam [Objectif national des dépenses d'assurance-maladie, ndlr] », affiche pour les hôpitaux publics des résultats en hausse à la fin février de 6,4 % sur un an, correspondant à un montant supérieur à 7 milliards d'euros. Même score (+ 6,4 %) pour les cliniques privées dont les dépenses dépassent le milliard d'euros. Quant aux établissements médico-sociaux, ils totalisent sur un an une hausse de 4,1 % (1,4 milliard d'euros).
Les premiers chiffres de 2005 permettent par ailleurs à l'assurance-maladie d'affiner son analyse des dépenses de la fin de l'année 2004, les « décaissements » enregistrés en janvier et février concernant, pour une bonne part, des soins dispensés quelques mois plus tôt. Or là encore, la Cnam juge, ses calculs se faisant de plus en plus fiables, que les dépenses de soins de ville ont été l'an dernier plus faibles que prévu : « Le taux annuel de croissance des soins de ville du régime général devrait en définitive s'établir à environ + 4,6 %, soit 0,2 point de moins qu'estimé en janvier (+ 4,8 %) . » Intégrant mesures de nomenclature et évolution tarifaire, les dernières statistiques de la Cnam pour 2004 montrent des honoraires des médecins généralistes en diminution de 0,8 %, des honoraires des spécialistes en hausse de 5,5 %, des prescriptions de médicaments en hausse de 6,9 %, des analyses médicales en hausse de 5,4 %.
Les dépenses d'assurance-maladie de février
Les médecins de ville bons élèves, l'hôpital dérape
Publié le 22/03/2005
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> K. P.
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7714
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