Médecins, pharmaciens et assurance-maladie travaillent tant bien que mal à la rédaction d’un accord conventionnel tripartite sur la politique du générique. Mais la pression accrue de la CNAM sur ce dossier complique la donne.
C’EST LOIN d’être gagné. Lors de leur deuxième réunion interprofessionnelle avec les pharmaciens, les syndicats de médecins ont constaté les effets pervers du durcissement de la politique du générique engagé par la CNAM depuis quelques semaines. L’enjeu de cette rencontre était de parvenir à un accord conventionnel tripartite sur les règles de prescription et de délivrance des génériques qui puisse satisfaire toutes les parties.
Depuis le début de l’été, dans de nombreuses régions, l’assurance-maladie fait preuve de grande fermeté sur le sujet sensible des génériques : application stricte et généralisée du principe du « tiers payant contre générique », objectif de substitution à 85 % à la fin de l’année, encadrement de la mention « NS » par le médecin qui doit être manuscrit, déconventionnement pendant un mois d’une pharmacie des Deux-Sèvres... Largement de quoi nourrir les tensions locales.
Absurdité « crasse ».
Le NS manuscrit, ligne par ligne, hérisse particulièrement le poil des médecins. Pour la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), il s’agit d’une forme de « harcèlement administratif des médecins », « une absurdité crasse à l’heure de l’informatisation des cabinets médicaux et de la dématérialisation des prescriptions ». La CSMF en appelle au respect de « plusieurs règles claires et de bon sens qui supposent un travail en bonne intelligence au service des patients entre les médecins, les pharmaciens et l’assurance-maladie ». Le syndicat a édicté un code de bonne conduite en ce sens.
Le Dr Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF), dénonce lui aussi « l’usine à gaz » qui se construit autour du tout générique. « Certaines caisses sont tatillonnes au point de ne pas faire la différence entre une mention « NS » manuscrite ou non, elles rejettent systématiquement l’ordonnance », enrage-t-il. Et d’ajouter : « Si la caisse retirait de ses propositions cette idée stupide d’obliger les médecins à écrire la mention « non substituable » à la main sur les ordonnances, on serait prêt à travailler. D’ici là, pas question de signer quoi que ce soit ! »
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