L'AGENCE européenne du médicament vient de faire connaître son évaluation finale des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (et des antidépresseurs apparentés) chez l'enfant et l'adolescent. Ces dernières conclusions sont dans la droite ligne de celles déjà proposées l'an passé (« le Quotidien » du 14 décembre 2004).
Il apparaît que, face au risque suicidaire et de comportement hostile relevés chez les jeunes traités par ces molécules, les IRS et apparentés sont déconseillés chez l'enfant et l'adolescent dans les troubles dépressifs, ainsi que dans les troubles anxieux (sauf indications autorisées). Cependant, l'agence admet que, dans certaines situations, un médecin peut juger nécessaire une telle prescription « sur la base du besoin clinique individuel ». Une surveillance étroite et une recherche d'un comportement suicidaire sont alors de rigueur. Rien de nouveau en ce qui concerne l'arrêt du traitement qui doit être progressif et à l'initiative du médecin (et non du patient ou de sa famille).
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), qui assure le relais de ce message, le complète en rappelant que le traitement de première intention de la dépression de l'enfant et de l'adolescent est la psychothérapie. L'antidépresseur est une prescription de seconde intention, limitée à la dépression majeure.
A cette occasion, l'agence rapporte les conclusions d'un groupe de travail réuni à la demande du ministère de la Santé en décembre dernier. En France, 40 000 enfants et adolescents reçoivent annuellement des antidépresseurs dans le cadre d'une dépression. Ces traitements semblent dans l'ensemble de courte durée, à l'image de l'Alsace où 76 % des demandes de remboursement ne correspondent qu'à une seule délivrance de médicament. Les IRS représentent en moyenne trois quarts de ces prescriptions.
L'Assaps, en conclusion, juge que cette prescription d'antidépresseur ne doit pas être restreinte à certains médecins spécialistes. Une telle limitation compliquerait la prise en charge, déjà difficile, de ces jeunes patients. L'agence va mettre en place, en collaboration avec la Cnam, des outils de suivi des prescriptions ainsi que des actions d'information. Notamment, avant la rentrée 2005, elle diffusera des fiches de bon usage visant les patients (déjà disponibles*), d'une part, et les médecins, d'autre part.
* Sur le site www.afssaps.sante.fr.
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