Périnatalité en Rhône-Alpes

Les réseaux intensifient le maillage régional

Publié le 14/11/2006
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

EN AMONT du plan Périnatalité 2005-2007, les services d’obstétrique et de néonatalogie de Rhône-Alpes, impliqués dans l’un des quatre réseaux existants (Loire-Nord - Ardèche, Aurore, pour Lyon et sa périphérie, Alpes-Isère et deux Savoies), ont pris la décision d’organiser chaque année une réunion commune. L’objectif est d’ «améliorer le fonctionnement au niveau régional», indique le Dr Hugues Patural, coorganisateur de la journée et pédiatre au CHU de Saint-Etienne. En effet, ces rencontres annuelles sont placées sous l’égide du réseau Loire-Nord - Ardèche, créé en décembre 2001.

Depuis la première d’entre elles, organisée à Chambéry en 2004, les quatre réseaux ont élaboré des protocoles de soins et de recherche, ont confronté leurs pratiques et mis en oeuvre quelques actions communes. Il en va ainsi de la cellule régionale de transfert des femmes enceintes ou du nouveau-né, dont la création a été soutenue par l’agence régionale de l’hospitalisation et qui est basée au Samu 69. Elle a permis, selon le Dr Patural, une optimisation de la prise en charge : «Elle nous évite de passer des heures à trouver une place en réanimation ou dans un service de néonatalogie», précise-t-il. Un autre projet est en gestation, l’élaboration d’un dossier médical mère-enfant partagé.

Evaluation.

Pour souligner l’intérêt de cette réflexion interrégionale, Hugues Patural met en avant l’amélioration du traitement des cas les plus complexes – «les réseaux organisent désormais des réunions de mortalité-morbidité au cours desquelles les dossiers difficiles sont étudiés» – et la coordination des cinq centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal.

Il reste, cependant, à chiffrer l’amélioration du service médical rendu. «L’évaluation est inscrite dans nos objectifs, mais ce qui va ressortir, à l’occasion de ces 3esjournées, c’est le manque de moyens alloués aux réseaux pour récupérer des données épidémiologiques et mesurer l’impact de la prise en charge», fait observer Hugues Patural. Le moment semble toutefois mal choisi pour formuler une demande de financement supplémentaire. Dans un rapport de mai dernier, l’Igas avait vertement critiqué l’utilisation des fonds alloués aux réseaux de santé, jugeant leurs résultats «plus que décevants» (« le Quotidien » du 22 mai). Puis un arrêté ministériel, publié le 21 septembre, a réduit la dotation nationale de développement des réseaux de 30 millions d’euros, amputant chaque enveloppe régionale d’environ 20 %. Pour autant, l’intérêt des réseaux ne saurait être remis en cause. «L’étude critique de l’Igas doit permettre de repartir sur des bases plus adaptées à l’évolution des réalités», estime le président de la Coordination nationale des réseaux. D’ailleurs, «personne ne voudrait revenir au système antérieur», conclut le Dr Patural.

Secrétariat de réanimation néonatale du CHU de Saint-Etienne, tél. 04 77 82 82 51.

> CAROLINE FAESCH

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8051