« Salariés en colère », « Déchets d’activités financières »... Une centaine de blouses blanches de l’institut Pasteur de Lille ont bloqué ce vendredi le boulevard Louis XIV, à Lille, provoquant d’importants bouchons à l’entrée de la ville. À l’origine de ce mouvement : un plan de restructuration touchant 133 salariés de la branche « Analyses environnementales et alimentaires ».
Très lucrative, cette activité a longtemps financé les activités de recherche de l’Institut Pasteur. Mais au milieu des années 2000, l’ouverture du marché des analyses à la concurrence européenne a fait chuter les prix et la rentabilité de l’activité, plongeant Pasteur Lille dans de graves difficultés financières. « Malgré cette situation, la direction s’est lancée dans une politique de rachat de laboratoires un peu partout en France : 14 unités ont été acquises depuis 2004. Cette fuite en avant a aggravé les pertes financières », estime Carole Leconte, secrétaire du comité d’entreprise, qui dénonce des erreurs de gestion.
En janvier 2010, Philippe Amouyel, directeur général, décide de filialiser les activités d’analyse : 350 personnes sont transférées de la Fondation Institut Pasteur vers la nouvelle filiale Santé Environnement durable. Opposés à cette décision, les salariés descendent dans la rue et alertent Martine Aubry, maire de Lille, redoutant que cette filialisation ne fragilise l’emploi. L’avenir leur a donné raison : treize mois plus tard, les mauvaises nouvelles tombent. Un plan de restructuration touchant 133 personnes est annoncé pour le mois de mars : 48 salariés sont licenciés et 85 autres touchés par un projet de cession de l’activité d’analyses alimentaires.
« Ce plan ne concerne qu’une partie de nos activités, tempère Eric Diers, directeur général d’IPL Invest. Les résultats 2010 ne sont pas bons et nous avons décidé de nous concentrer sur les activités pour lesquelles nous avons une position de leader, à savoir l’eau, l’environnement et l’hygiène hospitalière. Nous allons céder l’activité d’analyses alimentaires. Et c’est au repreneur de décider combien de salariés il souhaite garder, en fonction de ses objectifs. »
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