Pour des besoins de mobilité, les hôpitaux ont amorcé le déploiement de postes de travail nomades utilisables dans les unités de soins. Beaucoup sont restés dans les couloirs, car ils ne sont pas adaptés aux conditions d’hygiène imposées en milieu hospitalier. Comment résoudre cette problématique à laquelle est venue se greffer celle de la confidentialité des données ? La réponse technologique est intervenue sous la forme de tablettes PC. Si cette invention est loin d’être récente, son usage généralisé au sein de l’hôpital est nouveau. Ce qui crée une forte concurrence entre les différents fournisseurs désireux de se partager un marché très limité. À cette fin, ils jouent la carte de l’innovation pour se différencier. Avec pour point d’orgue le lancement de produits toujours plus légers et plus communicants grâce à des périphériques variés (wifi, lecteur RFID, etc.). L’un des points communs entre les différents fabricants est de proposer des équipements similaires. Comment alors se différencier ? Tel est le défi auquel ils sont confrontés.
Dans les établissements hospitaliers, les choix sont effectués souvent sur la base de conseils prodigués par les intégrateurs, dont s’entourent la majeure partie des fabricants. Chez Arbor Technologies, ils portent les noms de Spie communication, Ineo Com et dans une moindre mesure, Netlogon. Ces spécialistes technologiques ont la particularité de bien connaître l’offre de ce fabricant d’origine coréenne et celle de la concurrence.
Un écran de 10,4 pouces
La gamme d’assistant clinique mobile d’Arbor Technology s’articule autour de différents modèles transportables. Lancée récemment, la M1040 est une tablette PC médicale assortie d’un écran 10,4 pouces. Elle intègre le processeur Intel Atom N450, et est dotée d’un écran digital-touch qui permet d’accéder aux applications à partir d’une approche tactile. Pour des raisons de sécurité et d’autonomie accrue, cet outil est équipé d’une solution de batterie redondante. « La tablette M1040 est équipée d’une batterie interne et une externe extractible à chaud, ce qui lui confère une autonomie opérationnelle jusqu'à trois heures et demie », explique Franck Bernheim, directeur général d’Arbor France. Quant au poids de cet outil, il est relativement léger. À la balance, il affiche 1,3 kg avec batterie interne et externe pour une épaisseur de 26 mm, ce qui le situe dans la tendance actuelle des composants de sa catégorie.
À ces différents aspects viennent s’ajouter une convivialité et une ergonomie adaptée au milieu de la santé. Ainsi, la tablette M1040 est dotée d’une poignée antidérapante qui permet une prise en main facile et sûre. Sous l’angle des interfaces, ce nouveau venu dans la famille des tablettes intègre une solution de multiconnectivité couvrant les standards du marché. Qu’il s’agisse du Wifi, du Bluetooth pour des liaisons sans-fil et du High Speed Uplink Packet Access (HSUPA), protocole de téléphonie mobile, cet outil nomade intègre différents moyens transactionnels. En complément, il est doté d’un scanner de code à barres 2D, d’un appareil photo de 2.0 mégapixel qui permet de prendre des images de lésions, par exemple, d’une deuxième caméra en face avant (pour la communication visuelle), un lecteur RFID pour l’identification de l’utilisateur par voie radio. Enfin, il propose des extensions diverses via sa station d’accueil. Équipée de l’ensemble des fonctionnalités de la M1040, la solution M1255 est dotée d’un écran 12 pouces et dispose en complément d’une fonctionnalité d’identification de l’utilisateur par contrôle biométrique d’empreintes digitales (verrouillage et déverrouillage), et pèse 1,6 kg. Conçues pour le monde hospitalier, les tablettes d’Arbor Technology respectent les exigences de cet univers. On le sait, lors de soins aux patients, cet outil peut tomber. Par leur conception solide, elles supportent les chocs. D’autre part, elles sont étanches grâce à des joints en caoutchouc qui les équipent. Conformes aux normes IP-54/IP65, elles résistent aux jets d’eau. « Au total, plus de 1 200 lits sont équipés de nos terminaux multimédias ; nous comptons sur cette lancée pour déployer nos tablettes. Nous avons déjà formulé des réponses à différents appels d’offres en cours et comptons rapidement séduire des hôpitaux auxquels nos solutions apporteront certainement une forte valeur ajoutée », déclare Franck Bernheim.
Exigence métiers
Sur ce champ, interviennent également d’autres fournisseurs de plaquettes. Motion computing l’a investi avec son offre Motion C5v. Elle a été pensée pour le secteur de la santé et prend donc en compte ses exigences métiers. Cet assistant mobile clinique conçu par le fournisseur en partenariat avec Intel respecte les protocoles de contrôle des infections. Dans un contexte de mobilité, il permet un accès en temps réel aux données du patient. Il est doté d’un châssis interne en alliage de magnésium et d’un écran LED rétroéclairé. Il pèse 1,5 kg et dispose d’une poignée intégrée. Quant aux possibilités de connexions, elles sont multiples : Wifi et Bluetooth en standard et 3G en option. Pour satisfaire les attentes de chacun de ses clients, le fabricant propose des options intégrables en usine. Il s’agit de l’appareil photo de 3 megapixels, d’un lecteur de code-barres, d’une webcam frontale et d’un lecteur de RFID. En outre, cet outil intègre un lecteur biométrique d’empreintes digitales et une solution de lecture de carte à puce en option. Cette dernière permet de garantir la confidentialité de données personnelles. Elle peut ainsi être utilisée pour la sécurisation des transactions à partir de la carte du professionnel de santé (CPS). Enfin, elle dispose d’une batterie interchangeable à chaud qui offre la capacité de gestion et maintenance de parc à distance. Côté puissance, la tablette Motion C5v est dotée d’un processeur Intel Core. Elle est compatible Windows 7 et XP.
Testée en environnement métier avant son utilisation dans des conditions réelles, la tablette Motion C5 est progressivement adoptée par différents établissements hospitaliers. Dans le Nord, le CH d’Arras l’a intégrée depuis quelques années. Le centre hospitalier de Douai est également utilisateur de cet outil nomade depuis l’ouverture de son nouveau site. Les utilisateurs apprécient notamment le recours au stylet, qui facilite les échanges avec la tablette. Le lecteur RFID est également bien perçu.
Motion computing est aussi présent dans ce secteur privé. La clinique Esquirol située à Agen apporte un grand confort de lecture et une interface de saisie conviviale aux médecins et au personnel soignant. En fait, cet outil facilite le partage entre les différents services cliniques de cette structure de soins.
Pas de ventilateur
Autre fournisseur intervenant sur ce terrain, Panasonic propose un assistant clinique qui fonctionne également sur la base du processeur Intel Atom. Connu sous le nom de CF-H1, il pèse 1,5 kg et donc s’inscrit dans la tendance poids plume des autres composants de sa gamme. Il résiste aux éclaboussures, aux chutes et aux chocs. Il peut être désinfecté. Une de ses originalités : il est démuni de ventilateur et limite donc le risque de propagation de microbes.
Plus généralement, il respecte les normes du monde de la santé. Conçu pour les professionnels, cet espace de travail nomade leur permet d’accéder au dossier patient, quel que soit le lieu au sein de l’hôpital. Son autonomie annoncée par le fournisseur est de six heures. Quant à l’ergonomie, elle s’illustre à travers la praticité de différentes fonctions (touches encastrées, écran LCD sans renforcement, etc.).
Demain l’Ipad à l’hôpital ?
Sur ce marché des tablettes, d’aucuns verraient bien une percée de l’Ipad, comme c’est le cas dans d’autres domaines. Ce n’est pas pour demain, sachant que la tablette d’Apple devrait avant tout être adaptée aux exigences du monde médical. Le concepteur de l’Iphone serait-il prêt à consentir un tel effort ? Pour un concurrent, « le jeu n’en vaut pas la chandelle, au vu des volumes commercialisés ».
Quoi qu’il en soit, avec ou sans la présence de l’Ipad, ce marché aux mains d’une poignée de fournisseurs se livre déjà une bataille féroce. La différenciation se joue notamment sur l’intégration et l’aide au changement. Sans oublier le tarif.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature