DE NOTRE CORRESPONDANT
IL Y A QUELQUES mois, la Commission européenne a publié un « Livre vert » sur la santé mentale en Europe, qui rappelle que, chaque année, 58 000 Européens se donnent la mort, chiffre supérieur à la mortalité routière ou pour cause de sida. De même, plus de 18 millions d’Européens adultes souffrent, chaque année, d’une forme grave de dépression. Les troubles psychiques dans leur ensemble affectent plus de 82 millions de personnes.
Or, en dépit des conséquences humaines, sociales et financières de ces troubles, les efforts consentis par l’Union en matière de santé mentale restent des plus modestes, déplore le Parlement européen.
John Bowis, parlementaire européen britannique et ancien ministre de la Santé de John Major, a présenté un long rapport sur la promotion de la santé mentale en Europe. Ce texte insiste d’abord sur la non-discrimination et la « non-stigmatisation » des patients, ainsi que sur la reconnaissance de leurs droits, avant de plaider pour une amélioration de la qualité des soins, une réforme des services de santé mentale, notamment hospitaliers, et un développement de la recherche et de la prévention.
Toutefois, comme c’est souvent le cas dans ce type de rapports assez institutionnels, la résolution du Parlement passe rapidement sur la prise en charge quotidienne des patients, surtout hors des structures hospitalières. Certes elle juge «primordial» le rôle du médecin dans le suivi des patients, mais elle insiste beaucoup plus sur le rôle des familles, des associations ou des collectivités locales que sur celui des médecins, notamment spécialistes. Le texte souligne néanmoins «la nécessité de dispenser une formation permanente en matière de santé mentale aux généralistes ou aux médecins de famille et aux autres professionnels de santé». Enfin, le rapport aborde les effets de l’alcool et des drogues sur la santé mentale et réclame une meilleure information du public sur ces problèmes. Il plaide, de même, pour la mise au point de médicaments plus efficaces et entraînant moins d’effets secondaires, et pour encourager la recherche sur les maladies neurovégétatives liées au vieillissement.
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