AU LENDEMAIN de l'inauguration de l'Institut national du cancer (InCA), le ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy, a voulu, une deuxième fois, marquer son attachement à l'oncologie et au travail du Pr David Khayat. Il a donc remis leurs diplômes aux treize lauréats de la première promotion du mastère d'excellence en médecine, option cancérologie, à la Maison des cancérologues de France.
Lancé en 2002 par le Pr Khayat et l'unité oncologie de Sanofi-Aventis France, ce diplôme a été conçu sous l'égide de l'Institut supérieur de formation à l'excellence en médecine (Isfem), en collaboration avec le centre de gestion scientifique de l'Ecole des mines.
« La lutte contre le cancer ne peut être menée que par des hommes de grande compétence, par des praticiens de haut niveau médical, également capables d'appréhender le patient comme une personne, une personne ayant une famille, un travail, un logement, bref, une vie bouleversée par cette cruelle annonce de la maladie », a déclaré le ministre.
Sans cesse de nouvelles compétences.
Le mastère propose un enseignement pluridisciplinaire qui devrait pouvoir satisfaire cette exigence. Biologie moléculaire, cancérologie clinique et nouvelles imageries, méthode d'évaluation et aspects réglementaires et juridiques, économie et management, sciences du comportement, éthique, approches philosophiques, relation médicale, communication et langue en composent le programme. « Nous ne pouvons pas aborder le cancer de la même façon que les autres domaines thérapeutiques, l'oncologie fait sans cesse appel à de nouvelles compétences », a souligné, pour sa part, Christian Lajoux, P-DG de Sanofi-Aventis France. La formation représente ainsi 288 heures de cours sur 16 mois et s'adresse principalement à de jeunes oncologues en fin de formation académique ou en début d'exercice professionnel.
« Nous visons l'excellence du savoir et aussi du savoir-être en cancérologie, mais nous ne voulons concurrencer ni l'université ni la formation médicale continu », explique le Pr Roland Bugat (institut Claudius-Regaud), président du comité scientifique et de tutorat du mastère. Ce comité rassemble une quarantaine de spécialistes du cancer. « Je veux voir dans cette action un symbole d'une coopération réussie, saine et novatrice, entre le secteur public et le secteur privé. Ce partenariat doit pouvoir se développer, notamment en cancérologie, que ce soit pour l'organisation de la prise en charge du patient ou pour la recherche », a ajouté le ministre. Ce type de formation permet également la création d'un réseau de confrères dans un domaine où il est particulièrement important de travailler en équipe.
« Ce mastère, qui aborde la problématique du cancer dans sa globalité, depuis les concepts philosophiques qu'il engage jusqu'à la gestion quotidienne d'une équipe, nous a aussi permis de nous rencontrer entre interlocuteurs privilégiés de l'oncologie », estime un des lauréats de la promotion, le Dr Jérôme Viguier. Alors que la deuxième promotion a déjà entamé sa formation, le recrutement pour la troisième est en cours.
Renseignement : Institut supérieur de formation à l'excellence en médecine, 1, rue de Berri, 75008 Paris, tél. 01.42.94.85.41.
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