L'ETUDE Picxel démontre que la diminution des chiffres tensionnels n'est pas le seul facteur impliqué dans la régression de l'hypertrophie ventriculaire gauche (HVG) chez l'hypertendu. Réalisée dans 64 centres répartis dans 9 Etats européens, elle a permis d'exploiter les données de 556 de ces patients. Son objectif principal était de mesurer, en comparant à un bêtabloquant de référence, la régression de l'HVG obtenue chez ce type de malade, après un an de traitement par une association fixe perindopril-indapamide (Preterax ). Les critères d'inclusion étaient des chiffres systoliques compris entre 140 et 210 mmHg et un indice de masse ventriculaire gauche (Imvg) supérieur à 120 g/m2 chez l'homme et 100 g/m2 chez la femme.
Validation en ligne par un comité de relecture.
L'estimation de cet index étant peu reproductible (un même examen peut donner des résultats sensiblement différents d'une lecture à l'autre, même lorsqu'il est réalisé par un opérateur entraîné), une méthodologie particulièrement rigoureuse a été employée. Toutes les échocardiographies ont fait l'objet d'une validation « en ligne » par un comité central de relecture. Les mesures ont été enregistrées en triple aveugle (patients, traitements et visites). Enfin, les variations dans le temps n'ont pas été interprétées individuellement chez chaque sujet, mais par groupes, pour « gommer » statistiquement les erreurs dues aux imprécisions de la méthode. Au final, il apparaît que l'association fixe perindopril-indapamide (Preterax) se montre efficace sur les chiffres tensionnels (diminution moyenne de 22 mmHg pour la pression systolique et de 10,3 mmHg pour la pression diastolique). La régression de l'Imvg apparaît dès six mois et s'élève à 13,6 g/m2 à un an. Elle est vérifiée à la fois dans les formes excentrique et concentrique d'HVG, ces dernières étant généralement considérées comme étant à haut risque cardio-vasculaire.
Un double impact vasculaire spécifique.
Mais cet effet n'est pas seulement expliqué par la baisse de PA : les non-répondeurs voient leur index de masse VG diminuer de 11,4. Les rapporteurs de l'étude attribuent cet effet à un double impact vasculaire spécifique de cette association médicamenteuse, qui, d'une part, optimiserait la microcirculation et, d'autre part, diminuerait la rigidité artérielle. En réduisant la perte d'élasticité des parois (dont l'élévation des chiffres tensionnels n'est qu'un des effets visibles, mais qui est responsable, par ailleurs, de remodelage et d'athérosclérose), Preterax normalise la pression pulsée et limite donc la contrainte à l'éjection ventriculaire gauche. Le contrôle des chiffres tensionnels, s'il reste indispensable, semble donc n'être qu'une approche partielle et insuffisante de la maladie hypertensive. Un nouvel axe de recherche dans le traitement de l'HVG semble s'offrir à nous, dont le dessein serait d'améliorer la rigidité artérielle, indépendamment de la baisse de la PA.
HVG, facteur de risque et intérêt pronostique de la régression : résultat de l'étude Picxel. Pr Olivier Dubourg. Réunion de l'Amicale des cardiologues de Paris et sa région, en partenariat avec le Laboratoire Ardix/Therval Médical.
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