Nous voilà enfin débarqués au cœur du dispositif nucléaire de la loi HPST.
On le constate en direct : le pouvoir en santé a bien été transmis dans son exercice pratique au directeur de l’ARS et celui de Paris, la région capitale, donne l’impression de vouloir l’exercer à plein.
La décision de fermeture de la chirurgie de Mondor, l’abandon possible de la reconstruction d’un hôpital dans le fief d’un puissant élu de la majorité présidentielle*, quelques déclarations certes un peu brutales, mais bien réfléchies sur le fonctionnement des urgences de l’AP-HP et visiblement d’autres projets dans le barillet, montrent que l’ancien ministre socialiste de la Protection sociale et de la Santé – et ex-président de la Fédération hospitalière de France – s’engage dans plusieurs épreuves de force fortement symboliques.
À sa décharge, car ses décisions et ses intentions soulèvent de l’indignation. Claude Évin a pour lui les textes de la loi. Sa stature personnelle, l’expérience acquise lui permettent en plus d’agir en tête, comme on l’y attendait. En usant du levier des crédits qui sont à sa disposition et qui lui donnent le pouvoir
de contraindre, il est en mesure de forcer les hôpitaux à s’organiser comme il l’entend.
Mais une fermeture d’hôpital ou de service est toujours mal perçue par les citoyens et leurs élus. Utiliser l’argument de la qualité et de la sécurité ne pèse pas tant que ça face au chômage, à l’activité économique en berne et à la déshérence des petites villes.
Pour réussir, le fin politique qu’est Claude Évin, a besoin du soutien sans failles du ministre. Et là, nous verrons si Xavier Bertrand, à un an des présidentielles, est prêt à assumer ce qu’il appelle « le service après vote » de la loi HPST, qui reste celle de Roselyne Bachelot.
Ou s’il sacrifie la loi et ses démiurges sur l’autel de la pacification « avant vote » de la mère des batailles électorales.
L’heure de vérité est venue.
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