AU FIL DES DECENNIES, les « chapelles » musicales ont tendance à s'effacer. Ce qui était encore impensable - voire condamnable ! - il y a trente ou quarante ans - comme le mariage entre la musique classique et le jazz ou le rock et le jazz - est aujourd'hui admis et même encouragé, au nom du métissage et du « crossover ». Ces pratiques sont d'autant plus reconnues que, sur le Vieux Continent, la plupart des musiciens sont issus de conservatoires. Didier Lockwood, à ce titre, est l'un des instrumentistes les plus représentatifs d'une musique à facettes multiples.
Aujourd'hui, le violoniste mène de front plusieurs carrières : de jazzman (avec de nombreux acolytes) à travers l'héritage du maître Stéphane Grappelli, de musicien classique - avec notamment son épouse Caroline Casadesus - de compositeur, de producteur - le lancement du label « Ames » (Harmonia Mundi) - et de pédagogue/découvreur de talents - grâce à son école en Seine-et-Marne.
« Le Jazz et la Diva »
(1) est un spectacle qui rassemble Didier Lockwood et sa femme, la soprano Caroline Casadesus. Mis en scène par Alain Sachs, avec la participation de l'éclectique pianiste ukrainien, aussi à l'aise en jazz qu'en musique classique, Dimitri Naïditch, cette pièce musicale se veut consensuelle, même si elle met en scène la confrontation de deux cultures différentes ayant pourtant quelques points communs. Le répertoire est composé de grandes pages classiques, de standards du jazz, de créations originales et de chansons françaises.
Parallèlement à cette activité scènique, Didier Lockwood vient de sortir un nouvel album,
« les Mouettes »(Emarcy Classic/Universal), qui regroupe le fameux concerto en trois mouvements pour violon électro-acoustique et orchestre symphonique, en plus d'un concerto pour piano et orchestre et d'un divertimento pour piano et violon, baptisé « Mr. Casa ». L'un des principaux interprètes, outre le leader accompagné par l'Orchestre philarmonique d'Omsk, en Sibérie, dirigé par Evgeny Shestakov, et le pianiste Dimitri Naïditch, est le pianiste Daniel Kramer. Quant à l'orchestration, elle est signée Hubert Bougis.
Possédant plusieurs cordes à son violon, Didier Lockwood a récemment fondé Ames (Association édition, musique et spectacles) qui manage et présente des artistes chers au cœur de son fondateur et dont est issu le label éponyme (distribution Harmonia Mundi) qui vient de produire trois CD orientés jazz, agrémentés de très beaux portraits des artistes réalisés par le photographe Yann Arthus-Bertrand. Au programme : le pianiste Francis Lockwood, frère du violoniste, en trio dans « Nobody Knows », un disque mêlant compositions originales, thèmes traditionnels, standards du jazz et de la chanson française, ainsi que deux reprises inattendues de Jimi Hendrix ; l'harmoniciste virtuose Sébastien Charlier, dans « Diatonic Revelation », qui est une très belle leçon d'harmonica diatonique (celui du blues) sur des titres originaux et, enfin, la chanteuse/vocaliste Laurence Allison, dans « Secrets », qui, accompagnée notamment d'Alain Jean-Marie et Niels Lan Doky (piano), Marcel Azzola (accordéon) et Didier Lockwood, fait découvrir treize compositions originales au service d'une voix à la riche tessiture harmonique.
(1) Paris, théâtre Pépinière-Opéra (01.42.61.44.16), du 25 mai au 30 juin, 21 heures.
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