Classique et tonique
LE SPECTACLE, mis en scène par Élisabeth Chailloux la saison dernière, a connu un tel succès critique et public qu’il est repris, là même où il a été créé, au théâtre des Quartiers d’Ivry. D’une pièce difficile, un « étrange monstre », ainsi que Corneille lui-même qualifiait sa pièce, le metteur en scène, qui codirige avec Adel Hakim ce théâtre qui fut celui d’Antoine Vitez, fait un spectacle fluide, libre, ouvert, accessible.
L’histoire est belle : un père (François Lequesne), sans nouvelles de son fils (Frédéric Cherboeuf), consulte un mage (Malik Faraoun) qui lui fait voir, dans une caverne magique, des scènes de la vie de celui-ci. On le croit au service d’un certain Matamore (Jean-Charles Delaume)… On voit des jeunes femmes, leurs servantes… mais les rôles semblent s’échanger. Et pour cause, ce fils prodigue est devenu comédien et ce que montre le mage, ce sont aussi bien des scènes de la vie réelle que des scènes de théâtre.
Ajoutez à cette distribution Lara Suyeux, Raphaèle Bouchard et Sophie Neveu en alternance, Étienne Coquereau, et Adrien Michaux dans deux rôles d’homme et celui de la jeune Rosine ! C’est emporté comme la jeunesse et la belle langue de Corneille nous parvient très simplement.
Théâtre des Quartiers d’Ivry (tél. 01.43.90.11.11), jeudi 4 novembre à 20 heures, puis les autres jeudis à 19 heures, du mardi au samedi à 20 heures, dimanche à 16 heures.Durée : 1h50 Jusqu’au 1er décembre. Puis en tournée, notamment le 4/12 à Corbeil-Essonnes, le 7/12 à Lannion, les 16 et 17/12 à Colmar à la Comédie de l’Est, les 4 et 5 janvier à Auxerre. Et ainsi jusque fin mars au moins.
« Ce qui arrive et ce qu’on attend », de Jean-Marie Besset
Contemporain et acide
CELA A ÉTÉ l’une des très bonnes surprises du début de la saison : au Vingtième Théâtre, la mise en scène par Arnaud Denis de la pièce de Jean-Marie Besset, qui avait été un très grand succès à l’orée des années 1990, donnait un coup de jeunesse à cette comédie très féroce. Il faut dire que l’écriture, le propos n’ont pas pris une ride. Même si l’on reconnaît, dans les allusions au ministère de la Culture, aux commandes aux architectes, aux concours, un portrait assez ressemblant des méthodes de la gauche et d’une politique culturelle activiste, la pièce demeure aujourd’hui encore très intéressante. La charge sonne toujours juste. Les relations entre les hommes et les femmes n’ont guère changé. Jean-Marie Besset devient un classique du XXe siècle grâce cette mise en scène fluide et libre. Arnaud Denis joue, il est un interprète très profond et fin. Il a réuni une distribution de qualité. Virginie Pradal fait rire dans une épatante composition. Blanche Leleu émeut, très sensible comédienne dans une partition délicate. Les garçons sont excellents eux aussi : Jean-Pierre Leroux, François Mougenot, le tout jeune Jonathan Max-Bernard et le remarquable Adrien Melin.
Petit Montparnasse (tél. 01.43.22.77.74) à partir du 5 novembre et jusqu’au 9 janvier, à 21 heures du mardi au samedi et en matinée le dimanche à 17 heures. Durée : 1 h 30 sans entracte. Avec des places à 10 euros les mardi, mercredi, jeudi pour les collectivités et les moins de 26 ans.
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