Les patients souffrant de rhinite aux acariens pourraient être désensibilisés par des comprimés d’immunothérapie sublinguale. Une étude de phase IIb/III a montré une amélioration de 20 % du score moyen de symptômes ajustés, un paramètre qui prend en compte l’éternuement, la rhinorrhée, le prurit et la congestion nasale. « L’effet significatif observé dès quatre mois était inattendu par les experts » a indiqué le Pr Pascal Demoly (Montpellier). A noter que le groupe contrôle recevait le placebo et le traitement de secours, ce qui explique une réponse de base de 60 % chez ces patients. Le suivi à un an démontre l’effet rémanent de l’immunothérapie avec une différence qui reste de même amplitude entre les deux groupes. « L’efficacité était d’autant plus importante que la rhinite était sévère » a noté le Dr Demoly. Un programme d’étude est prévu chez l’enfant où l’allergie aux acariens est fréquente. Une deuxième étude réalisée en Chine montre que chez les patients souffrant d’un asthme persistant modéré (GINA 3) le bon contrôle de l’asthme est deux fois plus fréquent (OR de 2,10, p = 0,04) et le pourcentage des patients totalement contrôlés est lui aussi plus que doublé (OR de 2,42, p = 0,007). « Dans les GINA3, on maintient le contrôle et on baisse d’un tiers les corticoïdes » a résumé le spécialiste. Côté tolérance, les effets indésirables locaux habituels ont été rapportés sans signal bronchopulmonaire.
Malgré ces bons résultats, la fédération française d’allergologie s’inquiète puisque le service médical rendu du premier comprimé d’immunothérapie sublinguale aux pollens de graminées (qui devait être commercialisé) a été rétrogradé à faible, sans aucun argument, ce qui se traduit par un taux de remboursement à 15 %. La fédération demande à ce que les comprimés d’immunothérapie soient « accessibles à tous et pas uniquement aux plus favorisés ».
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