Des données récentes permettent de mieux comprendre le décalage entre les objectifs fixés par les recommandations pour le suivi des diabétiques de type 2 et la réalité des pratiques.
Malgré un léger mieux , la prise en charge des diabétiques de type 2 est encore loin d’être optimale en France. Ainsi, selon l’étude Entred, en 2007, moins de la moitié de ces patients ont bénéficié des trois dosages annuels d’HbA1c recommandés. Sur le plan thérapeutique, la moitié des patients mal équilibrés en mono-, bi- ou trithérapie n’ont pas eu de renforcement thérapeutique.
Plusieurs études récentes se sont penchées sur les déterminants pouvant expliquer cette inertie clinique. Premier constat, contrairement aux idées reçues, les recommandations sur le DT2 sont globalement plutôt bien connues et bien perçues par les généralistes. « Pourquoi alors ne sont-elles pas appliquées ? » s’interroge le Pr Halimi. Une étude à laquelle a participé ce diabétologue de Nancy répond en partie à la question. L'objectif était d'étudier, au regard des recommandations, les pratiques d'intensification des traitements hypoglycémiants par les médecins généralistes chez les diabétiques de type 2. L'analyse a porté sur 17 493 patients traités par ADO seuls. Parmi les 3 118 patients nécessitant une intensification de traitement au regard de leur HbA1c, seulement 39 % en ont effectivement bénéficié dans les 6 mois (59 % à 12 mois). La probabilité d'intensification était significativement associée à deux facteurs : plus le patient était jeune ou plus son niveau d'HbA1c au premier dosage disponible était élevé (jusqu'au seuil de 9 %), plus la probabilité d'intensification augmentait.
En d’autres termes, plus que l’attentisme supposé du médecin, le profil du patient a un impact majeur sur les pratiques. « Le médecin peut juger que son patient n’est pas capable de supporter ou de suivre le traitement ou encore estimer qu’il existe une pathologie plus aiguë », renchérit le Pr Helen Mosnier Pudar. Enfin, dans près de 20 % des cas , l’inertie serait liés au système de soins. Ainsi conclu le Pr Halimi, « je crois qu’il y a une bonne part de l’inertie clinique qui n’en est pas vraiment ».
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