LE DOMAINE de l'éducation pour la santé peut apporter des contenus, des méthodes et des outils pour enrichir les pratiques des professionnels de santé. La collection « Ouvrons le dialogue », créée en 1997 par l'Inpes, en est un exemple.
Après le tabac et l'alcool, l'institut s'est penché sur le mal de dos, un sujet sur lequel la personne concernée a un rôle majeur à jouer. Même si elle n'en maîtrise pas tous les facteurs, elle détient une grande part de la solution. L'objectif de l'outil « Mal de dos : ouvrons le dialogue » est donc d'aider le médecin à mener une démarche d'éducation pour la santé auprès de ses patients. Cette démarche comprend trois étapes et associe, à chacune d'entre elles, un document destiné au patient.
Il s'agit tout d'abord d'ouvrir le dialogue : le médecin doit signifier au patient qu'il est prêt à parler du mal de dos. Pour faciliter cette ouverture, l'outil comprend une affichette à mettre en salle d'attente ou dans le cabinet de consultation.
Ensuite, si le patient est d'accord, le médecin peut l'aider à faire le point. Il peut s'agir d'un bilan portant sur les situations de la vie courante dans lesquelles le dos est sollicité, complété, si besoin, par un second bilan sur l'intensité du mal et ses conséquences sur la vie quotidienne du patient. Le livret « Pour faire le point » comprend plusieurs tests qui vont précisément permettre au patient de faire ces bilans. Il contient aussi des informations sur le fonctionnement du rachis, le mal de dos et ses origines. Le livret peut être rempli avec le patient pendant la consultation ou lui être remis pour qu'il réponde aux questions chez lui. A la consultation suivante, il pourra servir de base de discussion. L'outil « Mal de dos » comprend également une réglette permettant d'évaluer la douleur du patient.
Enfin, si le patient se sent prêt à changer certaines habitudes pour mieux prendre soin de son dos, le médecin peut l'aider à définir ces changements et à les mettre en œuvre. Dans cet objectif, le livret « Prendre soin de son dos » encourage le patient à faire régulièrement des exercices physiques d'endurance pour renforcer son dos, à mieux utiliser son corps dans sa vie quotidienne et à mieux gérer la douleur.
Ce nouvel outil de l'Inpes est à considérer avec d'autant plus d'intérêt que les études épidémiologiques montrent qu'environ de 70 à 80 % des Français sont, un jour ou l'autre dans leur vie, confrontés à ce qui n'est certes pas une pathologie, mais un symptôme douloureux plus ou moins invalidant, et qui altère parfois gravement la qualité de vie. On estime aujourd'hui que la rachialgie est la deuxième cause de consultation chez le médecin généraliste (soit 9 % des consultations). Elle représente 7 % des arrêts de travail et la première cause d'invalidité avant 45 ans.
L'Inpes a organisé deux autres ateliers sur « L'éducation pour la santé en médecine générale » et « Les résultats d'une démarche éducative par approche populationnelle ».
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