APRÈS la Fédération hospitalière de France (FHF), qui a ouvert en octobre un blog destiné à recueillir les avis des Français sur les orientations à donner à notre système de santé (http://heure-h.hopital.fr/), c’est au tour de l’Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (Inph) de s’impliquer dans la campagne présidentielle à venir.
L’Inph va demander aux candidats à l’élection de prendre position sur l’avenir du système de santé en France. Chacun d’entre eux recevra un courrier en décembre, avec une liste de questions. Quelques exemples : demain, que ferez-vous pour la santé ? Budgétairement, êtes-vous prêt à fixer la priorité sur le système de santé ? Quid des 35 heures et de leur aménagement à l’hôpital ?
L’Inph s’inspirera des réponses apportées par les politiques pour bâtir un programme de dix propositions, qui sera présenté en février 2007. Pour la présidente de l’Intersyndicat, l’heure est au changement de cap : «Après cinq années de Jacques Chirac, le service public hospitalier est éreinté, affirme le Dr Rachel Bocher . Le système de santé aura été le parent pauvre de cette législature (…) Les effets d’annonce comme Hôpital 2007, voire Hôpital 2012, la valse des ministres, les réunions à n’en plus finir n’y sont pas pour rien.» Le bilan de Xavier Bertrand ? «Affligeant par sa désinvolture et son mépris», déplore Rachel Bocher, qui égrène les dossiers en suspens : la réforme de la retraite complémentaire des praticiens hospitaliers (le régime Ircantec), l’alignement du statut des PH à temps partiel sur le statut des PH à temps plein, les problèmes démographiques et le manque d’attractivité des carrières hospitalières.
L’organisation syndicale réclame le retour à un dialogue social constructif. La façon dont le gouvernement a mené les négociations sur la rénovation du statut des PH laisse un goût amer aux membres de l’Inph, comme l’explique l’un d’eux, le Dr Jean Garric : «Le texte sorti en octobre (2006) est quasiment superposable à celui de mars 2005 [le relevé de décisions signé par plusieurs syndicats, qui a servi de base aux discussions, ndlr] , malgré toutes les mobilisations et les réunions. A quoi bon?»
La nouvelle gouvernance hospitalière prend également mauvaise tournure, aux yeux de l’Inph, qui a vent de divers problèmes sur le terrain, notamment dans les CHU où s’opposent les praticiens hospitaliers aux hospitalo-universitaires pour prendre les chefferies de pôles.
Dans ce contexte, «l’Inph poursuivra son offensive», promet sa présidente.
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