9-13 juin- Washington
Lilly et Alkermes ont établi une alliance en 2002 pour développer un système libérant une poudre d'insuline humaine pour inhalation grâce à une technologie d'administration pulmonaire d'Alkermes. Les résultats des essais de phase III récemment présentés sont prometteurs.
Le système développé par Lilly et Alkermes est petit, maniable et utilise des capsules dosées à trois unités ou à six unités d'insuline permettant ainsi aux patients d'ajuster la dose d'insuline. Une étude de phase I a montré que la cinétique de l'inuline inhalée est corrélée à celle de l'insuline à action rapide lispro injectable. Une étude clinique de phase II (1) de non-infériorité, randomisée croisée, en ouvert, a comparé la tolérance et l'efficacité du système Lilly-Alkermes, inhalateur de poudre d'insuline humaine (Hiip) et d'une insuline injectée par voie sous-cutanée chez des diabétiques de type 1.
Les patients préfèrent la voie pulmonaire
Les patients ayant une fonction pulmonaire normale ont été randomisés entre l'Hiip avant le repas (n = 133) et l'insuline injectable (n = 126), tous deux comparés à une insuline glargine à action lente une fois par jour pendant douze semaines. Le crière principal était la non-infériorité des taux d'HbA1c entre l'insuline inhalée et l'insuline injectée. Les critères secondaires étaient la survenue d'une hypoglycémie, la glycémie à jeun et la capacité de diffusion pulmonaire du CO, mesure de la capacité d'échange gazeux du poumon.
Ainsi, les taux d'HbA1C étaient équivalents dans les deux groupes. L'insuline inhalée et l'insuline injectée ont été globalement bien tolérées. Aucune différence significative n'a été observée en ce qui concerne la glycémie à jeun, la diffusion du monoxyde d'azote et les hypoglycémies sévères. Quatre-vingts pour cent des patients ont préféré le système inhalé aux injections.
« Compte tenu de la fréquence des bronchopneumopathies chroniques aux Etats-Unis et de leur association possible avec un diabète de type 2, notamment chez les femmes, il était nécessaire d'étudier l'efficacité, la tolérance et la réponse à l'insuline inhaléee chez les patients dont la fonction pulmonaire est altérée », précise le Pr Klauss Rave (Neuss, Allemagne).
Pour la première fois, une étude (2) a analysé les effets d'une insuline inhalée chez des sujets souffrant de bronchopneumopathie obstructive (Bpco). Dans cette étude ouverte, randomisée, les réponses pharmacodynamiques et pharmacocinétiques à l'insuline inhalée humaine délivrée par le système Lilly-Alkermes ont été comparées à celles obtenues avec l'insuline injectable lispro chez différents types de patients : 15 non-fumeurs indemnes de pathologie respiratoire, 30 non-fumeurs souffrant de Bpco modérée (stade IIA ou IIB), 15 ayant une bronchite chronique (âge moyen 53 ans) et 15 souffrant d'emphysème (âge moyen 58 ans). Les sujets ont reçu deux dose d'insuline inhalée (douze unités) et une dose d'insuline lispro (douze unités). Les concentrations plasmatiques d'insuline, les taux de glycémie, l'évaluation de la fonction respiratoire ont été évalués avant et après chaque administration d'insuline par injection et par voie inhalée.
Ce travail a montré un effet métabolique de l'insuline lispro identique dans les trois groupes de patients. L'absorption de l'insuline inhalée était réduite de 22 % chez les patients emphysémateux (p = 0,13) et de 44 % (p < 0,001) chez les patients ayant une bronchite chronique par rapport aux sujets sans pathologie respiratoire. L'effet métabolique de l'insuline inhalée était réduite chez les patients emphysémateux (33 % p < 0,1) et chez les patients avec des bronchites chroniques (40 % p < 0,01).
La reproductibilité des réponses à des administrations répétées d'une même dose d'insuline délivrée par le système Lilly-Alkermes était identique chez les sujets indemnes de pathologie respiratoire et les patients souffrant de bronchopneumopathie chronique obstructive.
Le développement du système d'insuline inhalée Lilly-Alkermes se poursuit avec des études de phase III actuellement en cours de réalisation chez des diaétiquess de type 1 et de type 2.
> Dr MICHELINE FOURCADE
(1) Saatish Gard, Rosenstock J, Douglas B. Muchmore ; Amparo de la Pena, Bernard Silverman. The Safety and Efficacy of Human Insulin Inhalation Powder (Hiip) versus Injectable Insulin in Patients with Type 1 Diabetes (T1D).
(2) Klauss Rave et coll. Pharmacokinetics (PK) and Glucodynamics (GD) of Human Insulin Inhalation Powdeer (Hiip) in Subjects with Chronic Obstructive Pulmonary Disease (Copd).
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