Ostéoporose
Complications caractéristiques de l'ostéoporose, les fractures vertébrales sont dans 20 à 30 % des cas symptomatiques. Mêmes asymptomatiques, ces fractures sont un facteur de risque de survenue d'autres fractures vertébrales et périphériques (hanche en particulier), augmentant ainsi la morbidité et la mortalité, diminuant la qualité de vie. L'examen de référence pour le diagnostic de fracture est la radiographie standard, mais la réalisation systématique de radiographies du rachis n'est pas possible en raison de l'irradiation et du coût.
Rachis thoraco-lombaire
Lors de la densitométrie osseuse par absorptiométrie biphotonique (DXA), il est désormais possible d'obtenir avec les appareils de dernière génération, une vue d'ensemble du rachis de T2 - T3 à L5. Ces vues d'ensemble du rachis thoraco-lombaire peuvent être utilisées soit pour reconstituer les contours du corps vertébral (en positionnant manuellement six points sur le corps ou plus récemment automatiquement) et obtenir des mesures quantitatives de hauteur vertébrale (MXA - Morphometric X-ray Absorptiometry), soit pour réaliser une évaluation semi-quantitative des vertèbres (IVA - Instant Vertebral Assesment pour Hologic ; DVA - Dual-energy Vertebral Assesment pour Lunar).
Faible irradiation
La MXA est une technique de faible irradiation (trente fois moins que la radiologie du rachis). Elle évite des distorsions géométriques, le bras de l'absorptiomètre balayant théoriquement le rachis parallèlement à son axe cranio-caudal. Néanmoins, cette technique de mesure du corps vertébral en positionnant manuellement six points sur le corps vertébral est longue et ne peut être utilisée qu'en recherche. Avec les derniers appareils, une automatisation du contour a pu être obtenue. De plus, des images de meilleure qualité sont possibles soit avec un bras tournant (Hologic 4 500, Hologic Delphy, Lunar Expert), soit en positionnant le patient en décubitus latéral (Lunar Prodigy).
Spécificité et sensibilité
Les résultats de l'IVA ont été comparés avec la radiographie standard dans une population de 136 femmes postménopausiques âgées de 69 ± 10 ans (J. Fechtenbaum, hôpital Cochin, Paris) ; les clichés radiographiques et IVA ont été évalués indépendamment par deux radiologues. Le pourcentage de vertèbres illisibles était de 1 % pour la radiographie et de 12,4 % pour l'IVA. Les difficultés de lecture de cette technique se situent surtout au rachis thoracique supérieur. A l'échelle des vertèbres, la sensibilité du diagnostic de fracture vertébrale avec l'IVA est de 82,8 % et la spécificité de 98,3 % ; la valeur prédictive négative de l'IVA était de 95,5 %. Ces résultats sont concordants avec ceux des autres études publiées, tant sur le nombre de vertèbres évaluables avec l'IVA ou la DVA, sur le nombre de déformations vertébrales détectables avec ces techniques (quelle que soit la DMO) que sur la comparaison avec la radiographie standard (J. T. Vokes et coll., J. A. Rea et coll., L. Ferrar et coll.).
Si une fracture est suspectée...
L'IVA et la DVA sont des techniques qui permettent d'éliminer une fracture vertébrale avec peu de risque, lorsque les vertèbres peuvent être évaluées. Dans cette situation, elles permettent d'éviter des radiographies inutiles ; néanmoins, si une fracture est suspectée, la réalisation de radiographies standard reste nécessaire pour confirmer la présence de fracture et rechercher d'éventuels signes de malignité.
28e Journée scientifique du Grio. D'après la communication de J. Fechtenbaum (service de rhumatologie, hôpital Cochin, Paris).
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