LES RECOMMANDATIONS de l’EULAR insistent pour une prise en charge précoce par un traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde. Ce traitement doit viser la rémission. Pour cela, il doit être réévalué régulièrement et si besoin intensifié. Mais que se passe-t-il réellement en pratique ? Le Pr Maxime Dougados a rapporté en introduction d’un symposium organisé par Roche/Chugai, les résultats de l’étude DUO qui avait pour objectif d’évaluer si le choix de modifier le traitement de fond reposait plus sur « ce que dit le patient ou sur ce que voit le médecin ». Menée auprès de 200 rhumatologues sur 1 147 patients, l’étude révèle un poids plus important des critères subjectifs du patient par rapport à ceux, objectifs, du médecin dans la décision de modifier le traitement. Rapportées par le patient, l’activité globale et l’acceptation de l’état symptomatique expliquaient à hauteur de 60 % les choix effectués et, malgré les recommandations, l’intensification du traitement n’a été proposée qu’à 24 % des patients présentant un score DAS 28 dépassant 3,2.
Diminution des synovites dès la 2e semaine.
Concernant plus particulièrement le tocilizumab, premier anticorps monoclonal inhibant le récepteur de l’interleukine 6, plusieurs études récentes sont venues confirmer l’efficacité de RoActemra dans « la vraie vie ». Parmi elles, l’étude allemande TAMARA menée dans 70 centres, sur 286 patients atteints de PR modérée à sévère ( DAS 28 › 3,2) ayant une réponse inadéquate à au moins un traitement de fond et/ou à un traitement par anti-TNF. Les résultats montrent à 24 semaines que près de 50 % des patients étaient en rémission. Le Pr Jean Sibilia (Strasbourg) a également rapporté les résultats de l’étude ACT-RAY qui montrent une amélioration des paramètres cliniques et biologiques dès la deuxième semaine de traitement par tocilizumab. Une étude IRM des mains et des poignets a été réalisée sur 63 patients atteints de PR non répondeurs au MTX, avant le traitement, puis à S2 et à S12 : 7 % des patients ont eu une amélioration de leur score de synovites dès la 2e semaine (32 % à S12). Aucune nouvelle érosion n’est apparue sur des articulations saines à S12.
Enfin, en ce qui concerne la tolérance et particulièrement les effets sur les paramètres lipidiques, l’étude MEASURE a montré des modifications après douze semaines de traitement. Les grandes particules de LDL (anti-athérogènes) ainsi que les petites particules de HDL également anti-athérogènes sont augmentées.
Par ailleurs, une analyse poolée sur plus de 4 000 patients traités par tocilizumab n’a pas montré d’augmentation du risque d’AVC, ni de cancer avec le temps.
Le registre SFR/REGATE, désormais mis en place, va collecter l’ensemble des données des patients traités par le tocilizumab.
Symposium organisé par Roche/Chugai dans le cadre du 23e Congrès Français de Rhumatologie.
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