?La prise de comprimés d’iode est-elle controversée ?
Pr André Aurengo. C’est une prophylaxie efficace contre l’irradiation par l’iode 131. La prise d’iode stable permet de saturer la glande thyroïde et de la protéger contre l’iode radioactif. Ca ne se discute pas pour les enfants, les nourrissons et les femmes enceintes. La prescription préconisée est d’un comprimé de 130 mg d’iodure de potassium pour l’adulte et la femme enceinte, un demi comprimé pour les enfants de 3 à 12 ans et seulement un quart de comprimé au-dessous de 3 ans. Il n’y a pas d’allergie à l’iode pur inorganique. Chez les personnes âgées qui ont des nodules thyroïdiens, dont la plupart sont silencieux, le risque est d’induire une hyperthyroïdie, elle même pouvant être responsable de problèmes cardiaques. En France, il existe des pièges à iode dans les enceintes de confinement des centrales nucléaires. Le coefficient d'épuration de l'iode radioactif est de l'ordre de 40, donc ils en laissent passer 2,5 %.
Qu’en est-il des autres radio-éléments comme le césium ou le strontium qui peuvent être présents dans les rejets radioactifs ?
Pr A.A. Les particules lourdes comme le plutonium retombent autour de la centrale en cas d’explosion. Pour Tchernobyl, l’incendie a consumé les barres de graphite, ce qui a envoyé une grande quantité de particules radio-actives dans l’atmosphère. Ce qui est rassurant, c’est qu’il n’y a pas de graphite dans les centrales japonaises. Le césium peut se déposer en aérosol sur la végétation et devenir très contaminant pour les aliments. Quant au strontium, il n’y a pas eu de signalement de gros dépôts et il n’a pas été constaté d’augmentation de cancer des os en Ukraine ou en Biélorussie.
Selon Météo France, des particules radio-actives pourraient atteindre l’Europe. Qu’en pensez-vous ?
Pr A.A. A priori, il n’y a aucun risque. Tout un réseau de surveillance donnerait l’alerte et les consignes seraient données par les autorités, mais ce serait étonnant de limiter la consommation des aliments. Quel que soit le scénario, les conséquences radio-induites seront plus faibles que celles dues au tsunami.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature