Pour la première fois, un air de jazz flotte sur la bibliothèque de la Pléiade qui se transformerait presque en Série noire. Vernon Sullivan, l’auteur de polars, et Bison Ravi, plus connu sous le pseudonyme de Boris Vian, sont en effet édités dans la prestigieuse collection. Et entrent donc au panthéon. Sans blague. Il n’y a plus de justice ! Le marginal de la littérature, l’auteur des collèges, le recalé à tous les prix littéraires gagne enfin son ticket comme écrivain « officiel ». Alors qu’il a toujours retiré avec soin toutes les étiquettes qu’on a bien voulu lui poser, celles de traducteur, par exemple jazzologue, interprète, ingénieur, journaliste, voir pataphysicien. « Victime de sa réputation », Vian, loin d’être seulement un amateur, excellait dans toutes ces disciplines. Inclassable. Au pays de Descartes, il multiplie les embardées dans les mondes parallèles. Et prend au sérieux les mots jusqu’à leur ultime conséquence. Lorsqu’un pharmacien exécute une ordonnance, il va jusqu’à utiliser dans l’Écume des jours une petite guillotine de bureau. Attention, la lecture peut devenir un sport dangereux. Elle devrait même permettre de découvrir enfin l’œuvre dans toutes ses dimensions qui s’achève par un dernier pied-de-nez, les Bâtisseurs d’empire en 1957. La petite musique de Boris n’a pas fini de nous étourdir.
Parmi les parutions récentes, citons dans le domaine français, l’édition des œuvres philosophiques de Diderot et celle du dernier volume des œuvres complètes d’André Malraux.
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