LE 6 JANVIER 2006, l’assurance-maladie signait avec les syndicats de pharmaciens un accord aux termes duquel ceux-ci s’engageaient à parvenir, d’ici à la fin de l’année 2006, à un taux de pénétration des génériques de 70 %. Le directeur de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), Frédéric Van Roekeghem, a annoncé mardi matin que cet objectif de 70 % «était en passe d’être atteint, avec un taux de pénétration au 31octobre de 67,9%».Selon les chiffres de la Cnam, tous les départements ont progressé et quatre départements (Paris, les Hauts-de-Seine, les Alpes-Maritimes et les Alpes-de-Haute-Provence) ont même dépassé leur objectif. Quant à l’Ile-de-France, région traditionnellement à faible pénétration de génériques, elle est passée de 58,2 à 65,2 % de taux de pénétration entre le début et la fin du mois d’octobre. Un bon résultat à mettre sur le compte du dispositif mis en place, qui consiste à réserver le bénéfice du tiers payant aux seuls assurés sociaux acceptant la substitution par les pharmaciens.
Mais l’assurance-maladie ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle mène depuis plus d’un an des actions de marketing direct auprès des assurés qui consomment le moins de génériques, avec notamment une opération menée en mars dernier auprès de 417 000 assurés. Cette opération a donné de bons résultats puisque plus de 50 % des assurés contactés ont opté ensuite pour les génériques. L’assurance-maladie va donc lancer dans les prochains jours une nouvelle opération auprès de 200 000 assurés sociaux.
Autre sujet d’intérêt pour la Cnam : les médicaments antiulcéreux, que les Français consomment sans modération (19 comprimés par an et par personne, contre douze seulement en Allemagne). En France, 9,8 millions d’assurés sont traités par un médicament de ce type, pour un montant présenté au remboursement d’un milliard d’euros. Dans le collimateur des caisses, les associations médicamenteuses entre les antiulcéreux et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ains), prescrites à des patients de moins de 65 ans. Des associations qui ne sont pas indiquées, sauf si le patient est exposé à un risque de complication comme les ulcères.
Surveillance rapprochée.
L’assurance-maladie a calculé que cette association était néanmoins prescrite à plus de 56 % des patients de moins de 65 ans qui commencent un traitement. Un meilleur respect des indications permettrait, selon les caisses, de réaliser une économie annuelle de 250 millions d’euros. Sans compter qu’on observe d’importantes disparités dans les prescriptions : toujours selon les caisses, 20 % des généralistes seraient à l’origine de 50 % des prescriptions.
Quant aux antibiotiques, ils restent également sous surveillance rapprochée par la Cnam. Entre 2002 et 2005, les campagnes de communication du type «Les antibiotiques, c’est pas automatique», ont permis de faire baisser la consommation de 13 %. Mais une étude de la caisse met en évidence que la France a une consommation d’antibiotiques nettement supérieure, en doses journalières, à celle des autres pays européens. L’assurance-maladie renforce donc son programme d’action en la matière, avec notamment la poursuite de la mise à disposition gratuite des tests de diagnostic rapide de l’angine, et la campagne radio-télévisée qui a redémarré fin octobre.
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