Loi de santé : la rapporteure Hélène Geoffroy (PS) veut des ARS plus actives en banlieue

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Publié le 30/09/2015

Crédit photo : AFP

Hélène Geoffroy, députée socialiste du Rhône, rapporteure du titre IV du projet de loi de santé, est aussi maire de Vaulx-en-Velin, où 22 % de la population vit de minima sociaux et où le chômage touche plus de 40 % des jeunes. Autant dire que les questions d’accès aux soins lui sont familières. « Nous ne sommes pas un désert médical, mais beaucoup de généralistes ont entre 55 et 58 ans et ont du mal à susciter l’envie de s’installer chez les jeunes ; nous sommes aussi confrontés à la question des spécialistes », a fait valoir Hélène Geoffroy, invitée des Asclépiades* ce mercredi.

Solutions fiscales

Prônant l’incitation et non la coercition, l’élue joue cartes sur table. « Il faut donner aux médecins les moyens de s’installer en leur apportant des solutions fiscales. Les médecins mais aussi les laboratoires de biologie s’installent sur certains territoires car ce sont des zones franches », explique-t-elle.

À Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy plaide pour le regroupement des médecins et entend favoriser la création d’une maison de santé pluridisciplinaire pour compléter une offre déjà assurée par un centre mutualiste.

« Les agences régionales de santé (ARS) doivent être plus présentes dans les banlieues. Elles planifient trop les “villes centres” au détriment des périphéries. Et qu’elles ne se limitent pas aux hôpitaux ! », lance la députée. Le message est clair : les représentants d’ARS doivent s’investir dans la politique de la ville et signer des contrats de commune (avec des responsables de l’Education nationale ou du renouvellement urbain).

Comme saint Thomas

Hélène Geoffroy soutient activement le tiers payant généralisé. « Il n’y a aucun débat sur le tiers payant chez moi : les médecins ont déjà mis en place des dispositifs pour que les patients paient en trois fois », témoigne la maire. Certes, reconnaît-elle, « les médecins ne nous croient pas encore sur le tiers payant généralisé ». Mais elle leur propose de faire « comme saint Thomas » : « Attendez de voir ! »

La rapporteure du titre IV défend sans surprise une nouvelle étape de démocratie sanitaire, que la loi de santé programme avec les actions de groupe en santé ou l’accès aux données de santé. Hélène Geoffroy entend renforcer aussi le rôle des usagers dans l’élaboration des diagnostics territoriaux sur la santé.

« J’introduirai un amendement pour que les usagers aient droit à une formation. Ils doivent pouvoir avoir un avis même sur le suivi de la médecine ambulatoire. »

* Rendez-vous organisé par « Décision santé ».

Source : lequotidiendumedecin.fr