Le mouvement de contestation des chirurgiens libéraux

« L'opération deuxième manche » sur les rails

Publié le 10/05/2005

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HIER MATIN, plus d'un millier de chirurgiens libéraux ont convergé vers la gare du Nord à Paris pour prendre un train Eurostar à destination de l'Angleterre en vue de leur rassemblement dans un village de vacances situé à Camber Sands, à 120 kilomètres au sud de Londres (« le Quotidien » du 9 mai).
Mais, selon le collectif des Chirurgiens de France (CDF), organisateur de cet exil symbolique et très provisoire, il y aurait en fait « 2 500 praticiens » (chirurgiens, gynécologues-obstétriciens et anesthésistes) qui suivent le mot d'ordre de cessation d'activité des CDF dans les cliniques privées depuis lundi et jusqu'à la fin de la semaine. Ces 2 500 praticiens sont absents des blocs opératoires, sauf « soins urgents », précise le collectif.
Huit mois après leur précédent mouvement « la France sans chirurgiens », finalement annulé à la suite de la conclusion de l'accord chirurgiens du 24 août 2004, les CDF ont lancé leur « Opération deuxième manche » pour protester justement contre le non-respect des engagements pris par le ministère de la Santé et l'assurance-maladie dans cet accord.
La question de l'application de l'accord du 24 août donne lieu à des points de vue divergents selon les syndicats médicaux et au sein même de la majorité gouvernementale. En effet, le Pr Jacques Domergue, député UMP de l'Hérault et président du Conseil national de la chirurgie, dénonce, dans ses propos au « Quotidien » l' « iniquité » créée par la nouvelle Classification commune des actes médicaux techniques (Ccam) sur les rémunérations des chirurgiens, tandis que le porte-parole, Jean-François Copé, assure que « le gouvernement tiendra ses engagements ».
Enfin, du côté de l'hôpital public, les chirurgiens s'activent aussi. L'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (Inph) a décidé de « fédérer » au sein d'un « Club chirurgie », animé par le Dr Jean-Michel Badet, les représentants de cette spécialité relevant de plusieurs de ses syndicats adhérents.