Cinéma

Ma part du gâteau

Publié le 18/03/2011

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Crédit photo : ©STUDIOCANAL

La « fracture sociale » est décidément une mine d’or pour la comédie à la française. Après l’excellent Arnacœur, où un petit dragueur professionnel (Romain Duris) séduisait une riche héritière (Vanessa Paradis), Ma part du gâteau propose un nouveau duo : la brave chômeuse provinciale et le richissime parisien. Les auteurs n’ont pas craint de forcer le trait : France (Karin Viard) est dans une mouise noire (elle sort d’une tentative de suicide après son licenciement d’une usine de Dunkerque). Elle trouve un emploi dans la capitale chez un élégant père célibataire (Gilles Lellouche), qui loge dans un somptueux appartement et gagne des millions d’euros en cliquant négligemment sur les sites de la bourse. Nos deux héros réussiront-ils à s’entendre ? Y aura-t-il romance ? Forcément. On peut, dans un premier temps, être agacé par quelques clichés (la virée du héros à Venise, totalement inutile). Pourtant, si on devine aussi quelques péripéties faciles, le scénario, très malin, finit par surprendre. Klapisch quitte alors le ton de la comédie pour des scènes plus cruelles. Il retrouve la sincérité du Péril jeune (son meilleur film ?) pour dénoncer l’insolence du parisianisme, se rangeant résolument du côté de son héroïne et de ses anciens collègues, mis au chômage sans le moindre état d’âme par un trader cynique. Gilles Lellouche, tour à tour élégant et antipathique, est parfait. Mais la star du film, c’est évidemment Karin Viard. C’est « Madame sans gêne » mâtinée de « Mère courage », dans un véritable récital où elle ne cesse jamais d’être humaine et follement drôle.

Bernard Génin