XAVIER BERTRAND a indiqué dimanche sur France 5 que « les médecins ne seront pas les payeurs » dans l’indemnisation des victimes du Mediator, mettant en cause une information publiée samedi par « le Figaro », à l’origine d’une polémique alimentée par… ses propres services.
À l’origine de l’article en question : des « documents préparatoires » au texte créant le fonds public d’indemnisation des victimes du Mediator, qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres. Dans les colonnes du « Figaro », une source anonyme « qui a participé à la rédaction du texte » assurait que « les payeurs seront soit le laboratoire Servier, soit les médecins qui ont prescrit le Mediator hors des indications reconnues ».
Dans la foulée de cet article, les services du ministère de la Santé ont inquiété la profession en confirmant dès samedi soir que les médecins pourraient être appelés à « rentrer dans la procédure » d’indemnisation des victimes du Mediator. « Les médecins pourront être amenés à participer à l’indemnisation des victimes s’il est établi après expertise médicale qu’ils ont une part de responsabilité », avait alors fait valoir le ministère. Un point de vue contesté le lendemain par… le ministre : « Mettre sur un même plan le laboratoire Servier et les médecins, c’est n’importe quoi, c’est ahurissant », a déclaré Xavier Bertrand sur France 5.
Entre-temps, la possible mise en cause des médecins avait provoqué une réaction immédiate des syndicats médicaux. « Je trouve cela particulièrement scandaleux que l’on cherche des boucs émissaires dans cette affaire à travers les médecins prescripteurs », s’indignait sur « Europe 1 » le Dr Claude Leicher, président de MG-France, tandis que le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, jugeait « complètement grotesque » cette « accusation directe des médecins ».
Finalement, dimanche soir, Xavier Bertrand a tranché ainsi : après examen du dossier, a-t-il dit, et s’il y a « préjudice » (valvulopathies mais aussi d’autres cas, comme l’« hypertension artérielle pulmonaire »), « l’ONIAM [Office national d’indemnisation des accidents médicaux, NDLR] se retourne contre le laboratoire Servier. Point. Parce que c’est lui qui justement a produit le Mediator. Et l’ONIAM ne va pas chercher la responsabilité d’un médecin ».
À ce stade, le ministre poursuit toutefois ses consultations des acteurs du dossier pour fixer précisément les modalités de fonctionnement du fonds d’indemnisation – il discute ce lundi soir avec les associations de patients. Il faudra donc attendre mercredi pour connaître le sort finalement réservé aux médecins dans la procédure.
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