Richard Bing, décédé à 101 ans le 8 novembre 2010, était à la fois cardiologue et compositeur. À son actif : 300 œuvres musicales et plus de 500 articles scientifiques. Né à Nuremberg en 1909 d’un père négociant en houblon et d’une mère chanteuse (ceci explique peut-être cela), il apprend très tôt le piano et commence à composer dès l’enfance. Mais opte pour des études de médecine. Il est diplômé en 1934 de la faculté de Munich. Mais, prudent en raison de ses origines juives, part à Berne obtenir un nouveau diplôme de médecin au cas où celui de Munich serait annulé ou non reconnu à l’étranger. Puis il part pour Copenhague où il rencontre un curieux duo formé par le chirurgien Alexis Carrel et l’aviateur et inventeur Charles Lindbergh qui étudient un nouveau système de perfusion pour conserver les organes vivants en dehors du corps. Trilingue, il leur sert de traducteur puis part aux États-Unis en 1938 et épouse Mary Whipple, fille du célèbre chirurgien Allen Whipple. Il crée à Baltimore le premier laboratoire de cathétérisme cardiaque pour l’étude des maladies cardiaques congénitales, caractérise 20 malformations cardiaques, dont le syndrome de Taussig-Bing. Sa passion pour la recherche ne l’a jamais quitté : à l’approche de ses 100 ans, il continuait à se rendre régulièrement dans un laboratoire de recherche et à conseiller les plus jeunes ; sa dernière publication ne date que de 2008. Trois semaines avant son décès, il célèbra son 101e anniversaire en faisant venir chez lui un quartet de l’orchestre philharmonique de Los Angeles.
Le « Lancet » du 15 janvier 2011, p. 171.
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