Le taux d’IGF est mis en cause

Moins de jumeaux chez les végétaliennes

Publié le 21/05/2006
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«NOTRE ETUDE montre pour la première fois que le risque pour une femme d’avoir des jumeaux est lié à la fois à l’hérédité et à l’environnement ou, en d’autres termes, à la nature et à la nourriture», commente Gary Steinman (New York) à la suite de l’étude qu’il publie dans le « Journal of Reproductive Medicine » de mai.

L’équipe américaine a comparé le taux de naissances gémellaires chez des femmes végétaliennes (qui ne consomment pas de produits laitiers), végétariennes ou ayant une alimentation classique. Chez les consommatrices de produits laitiers, le risque d’être enceinte de jumeaux est cinq fois plus élevé que chez les végétaliennes.

l’IGF se retrouve dans le lait.

Le responsable pourrait être l’IGF (Insulin-Like Growth Factor), protéine libérée par le foie en réponse à la sécrétion d’hormone de croissance et qui se retrouve dans le lait. Le taux moyen d’IGF est inférieur de 13 % chez les non-consommatrices de laitages. Cette protéine majore la sensibilité des ovaires à la FSH et, de ce fait, favorise les ovulations. De plus, certaines études ont suggéré que l’IGF favorise également la survie des embryons au cours des premiers stades de la grossesse.

Outre l’effet de l’alimentation sur ce taux d’IGF, il existe probablement un facteur génétique. De fait, des études de population ont montré les taux les plus élevés chez les Afro-Américaines et les plus bas chez les Asiatiques. La fréquence de la gémellité se calque sur ces groupes ethniques.

Les auteurs voient aussi dans leurs conclusions une voie expliquant l’augmentation de la gémellité que connaissent les Etats-Unis. Cette tendance est apparue significative dès 1975, avec l’avènement de l’assistance médicale à la procréation. A la même époque s’est ajouté le phénomène des grossesses volontairement plus tardives. Et avec l’âge, le risque augmente. Enfin, la persistance de cette tendance dans les années 1990 peut être en relation avec la supplémentation des bovins en hormone de croissance, dont l’objectif était de majorer la production laitière et de viande.

D’où le conseil des auteurs aux femmes qui souhaitent concevoir : dans les pays où le bétail est supplémenté en hormone de croissance, mieux vaut remplacer la viande et les produits laitiers par d’autres protéines.

« Journal of Reproductive Medicine », 20 mai 2006.

> Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7964