Fils de Jacques-Auguste Raynaud, professeur au Collège Royal Bourbon (aujourd'hui Lycée Condorcet) et de Félicité-Marie Vernois, Maurice Raynaud est né le 10 août 1834 à Paris. Il obtient son doctorat de médecine à Paris en 1862, avec sa thèse "De l'asphyxie locale et de la gangrène symétrique des extrémités".
Une thèse qui fait passer Raynaud à la postérité
Cette maladie des extrémités finira par porter son nom et Raynaud aura réussi ce tour de force presque unique dans l'histoire de la médecine d'être passé à la renommée éponyme avec son sujet de thèse ! Dans celle-ci, il résume ainsi son ambition : "Décrire une maladie nouvelle, et surtout donner un nom nouveau a un groupe de symptômes depuis longtemps observés et décrits, est chose assurément moins difficile que de rattacher plusieurs affections en apparence diverses à une loi commune qui les domine. Dans l’infinie variété des phénomènes morbides qui se présentent journellement à notre observation, avec une physionomie toujours nouvelle, il est aisé de choisir ça et là quelques faits exceptionnels et d’ériger en règle, en omettant les différences qui les séparent, pour ne voir que les points de contact… Mon ambition serait bien plutôt de démontrer que certains faits de grangrène des extrémités, que l’on rencontre de loin en loin dans la pratique, et dont l’aspect étrange est fait pour déconcerter les plus habiles, sont en réalité bien moins singuliers qu’on ne serait tenté de le croire, et peuvent se relier, par des intermédiaires, à d’autres faits beaucoup plus fréquents, et qui n’échappent à l’attention que par leur vulgarité même… " .
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Cette même année 1862, Raynaud obtient le titre de docteur ès Lettres avec sa thèse sur "La médecine au temps de Molière". Puis il est nommé médecin du bureau central en 1865 et le cours de clinique médicale lui est confié à l'Hôtel-Dieu en remplacement de Piorry. En 1866, année où il passe sa thèse d'agrégation consacrée aux "hyperhémies non phlegmasiques", il est chargé de cours sur les maladies mentales et nerveuses et nommé professeur suppléant de pathologie interne en remplacement de Monneret. On le retrouve ensuite médecin des hôpitaux, successivement à Sainte-Périne (1868), Saint-Antoine (1872), Lariboisière (1872) et La Charité (1880). Pendant la guerre de 1870 le service des ambulances de la Société de Secours lui est confié ainsi qu'un cours sur les maladies de l'armée.
SI ses articles sur les maladies de l'appareil respiratoire et la pathologie générale publiés dans les "Archives générales de médecine", le "Bulletin de la Société anatomique" et la "Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie" font autorité, Raynaud ne parvient pas à obtenir la chaire d'Histoire de la Médecine et de Chirurgie pour laquelle il se présente trois fois sans succès . Il a néanmoins été comblé d'autres honneurs : médaille d'or du choléra en 1866 pour son travail acharné pendant cette épidémie, officier de la Légion d'honneur en 1871 et élu à l'Académie de médecine en 1879. Il était également membre de la Société d'Anatomie et de la Société Médicale des Hôpitaux, publiant aussi un livre : "Sur la salive d'un enfant mort de la rage", résultat de recherches faites avec Pasteur.
[[asset:image:6146 {"mode":"full","align":"","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]Raynaud est mort prématurément le 29 juin 1881 des suites d'une maladie cardiaque dont il souffrait depuis plusieurs années. En guise d'éloge funèbre,lors de ses obsèques, son discours, "Scepticisme dans la médecine, Passé et Présent" a été lu par un de ses collègues de l'Académie de Médecine.
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