« Wolf », d'Alain Platel, à l'Opéra de Paris

Mozart chez les grunges

Publié le 10/04/2005

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LE CHOREGRAPHE flamand Alain Platel vient de faire avec « Wolf », spectacle sur des musiques de Mozart, son entrée à l'Opéra de Paris.
Entrée au répertoire ou spectacle éphémère ? C'est bien la question que l'on se pose en sortant de ce spectacle qui convoque, outre la musique du divin Mozart arrangée pour l'excellent ensemble autrichien Klangforum Wien par Sylvain Cambreling, treize danseurs de tous horizons (Compagnie C. de la B.) et quatorze chiens.
A l'origine, un spectacle créé en 2003 pour le festival RuhrTriennale par Gérard Mortier qui en était alors le directeur, « Wolf » est invité à Paris par le même, devenu entre-temps directeur de l'Opéra.
Platel est très connu à Paris depuis que le Théâtre de la Bastille a montré en 1997 son étonnant spectacle « Bernadetje », situé sur une piste d'autotamponneuses et que le Théâtre de la Ville a repris régulièrement ses spectacles anversois. « Wolf », avec son dispositif frontal figurant un centre commercial un peu miteux (décor de Bert Neumann), rappelle beaucoup le spectacle « Lets op Bach » utilisant la musique de Bach, présenté par le Théâtre de la Ville en 1998. Grande nouveauté, l'utilisation de chiens qui par la pertinence de leur dressage ajoutent une indéniable touche de spontanéité dans un spectacle où, malgré l'excellence des interprètes, l'on ne retrouve pas l'originalité et la fraîcheur du premier Platel. Est-ce Mozart qu'on assassine ? Il en a vu d'autres et, comme toujours, sa musique résiste à tous les outrages. Est-ce simplement une question de lieu ? Sans doute, car une partie, infime, du public proteste en cours de spectacle à la vue de scènes choquantes. Le public de Platel, lui, se réjouit de cette progression dans la hiérarchie supposée des scènes chorégraphiques de la capitale.

Palais Garnier (08.92.89.90.90 et www.operadeparis.fr).

> O. B.