Natif de Saint-Martin, en Provence, fut l'un des médecins les plus réputés de Montpellier. Son père, qui était gentilhomme, avait quatre fils qui prirent tous le parti des lettres ou des armes. Mais Charles, le troisième d'entre eux, après avoir suivi des cours de philosophie à l'université de Die choisit de se tourner vers la médecine et pour cela commença à étudier à Aix-en-Provence. Pour faciliter les progrès de ses études il se rendit ensuite à Montpellier dont la faculté de médecine était la plus réputée de France avec celle de Paris. Il brilla tellement que ses professeurs lui accordèrent le bonnet de médecin en avril 1649 alors qu'il était tout juste âgé de vingt ans.
Son titre de docteur en poche, Barbeyrac songea s'établir à Paris mais la réputation qu'il s'était acquise en peu de temps à Montpellier ainsi qu'un mariage avantageux le déterminèrent à rester dans la cité languedocienne. En 1658, la faculté de Montpellier fut en émoi et les disputes nombreuses quand il s'agit d'attribuer les deux chaires laissées vacantes par Jacques Duranc et Lazare Rivière. Barbeyrac se mit sur les rangs même s'il savait que sa religion protestante ne lui laissait aucune chance d'être nommé. Il n'avait d'autre desssein que de se faire connaître. Et comme ces disputes lui procurèrent beaucoup d'honneur, son aura en prit un tel degré d'accroissement qu'il fit bientôt le praticien de Montpellier le plus suivi.
Plutôt la liberté que les avantages de la Cour
Barbeyrac fut ainsi consulté de toutes parts et on l'appelait de toutes les villes les plus considérables du royaume pour recueillir son avis. Il refusa même de devenir le médecin personnel de Mademoiselle d'Orléans, préférant sa liberté aux avantages qu'il aurait trouvé à la Cour. Peu de temps après, il ne résista pas cependant à l'offre que lui fit le cardinal de Bouillon de devenir son médecin ordinaire par brevet avec une pension de 1 000 livres, mais sans l'obliger d'être auprès de sa personne.
La majorité des étudiants de Montpellier se pressaient pour suivre Barbeyrac et il y en avait même dix ou douze qui l'accompagnaient chaque jour chez ses malades. C'était une bonne école pour eux, d'autant que Barbeyrac avait sur beaucoup de maladies des idées toutes neuves, claires et solides. Sa pratique était fort simple et fort aisée et il l'avait débarrassée de quantités de remèdes inutiles qui ne servaient qu'à fatiguer ceux à qui on les ordonnait. Extrêment désintéressé, Barbeyrac visitait aussi bien les riches que les pauvres.
Barbeyrac laissa deux ouvrages : un " Traité nouveau de médecine contenant les maladies de la poitrine, les maladies des femmes et quelques autres maladies particulières selon les nouvelles opinions ", l'autre ayant pour titre " Dissertations nouvelles sur les maladies de la poitrine, du coeur, de l'estomac, des femmes, vénériennes et quelques autres maladies particulières ".
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