Ce médecin et pathologiste néerlandais, né à Nijkerk, a été lauréat de la moitié du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1929 "pour sa découverte de la vitamine antineuritique ".
Désireux d'entrer dans l'armée hollandaise des Indes, Eijkman fit ses études dans une école médicale militaire de l'université d'Amsterdam. Mais, à peine arrivé aux Indes néerlandaises (l'Indonésie actuelle), il tombe malade et doit rentrer en Europe. Il en profite pour se perfectionner dans le laboratoire de bactériologie de Robert Koch à Berlin.
Guéri, il repart aux Indes néerlandaises pour étudier le béribéri et, ayant quitté l'armée, il devient directeur de la Dokter Djawa School . Ses premières recherches vont être consacrées à comparer le métabolisme et la physiologie des Européens et des Indonésiens, ce qui va lui permettre de démontrer que les théories qui circulaient alors sur le sujet étaient sans fondement. Ses études sur la numération globulaire, le sérum sanguin, le métabolisme respiration, la régulation de température, entre autres, ne montrent, en effet, aucune différence entre les Européens et les Indonésiens.
Des prisonniers, des poules et du riz...
La découverte qui valut le prix Nobel à Eijkman fut en grande partie fortuite alors qu'il était médecin du pénitencier de Java, poste qu'il occupa de 1888 à 1896. Les prisonniers et les poules du pénitencier étaient nourris avec du riz poli (dépourvu de l'enveloppe du grain), aliment de base à Java. De nombreux prisonniers étaient atteints de béribéri alors que la plupart des poules étaient atteintes d'une polynévrite ressemblant au béribéri. Lorsque le commandant du pénitencier interdit à Eijkman d'utiliser le riz des cuisines pour nourrir ses poules, il acheta du riz complet et eut la surprise de constater que les poules guérissaient de leur paralysie. Comme le riz complet ne diffère du riz poli que par la présence des enveloppes du grain, le son, Eijkman eut l'idée de nourrir certaines poules avec un mélange de riz poli et de son. Les poules guérirent comme avec le riz complet. Il en conclut que la polynévrite des poules était analogue au béribéri et en déduisit, à tort, qu'il existe une toxine dans le riz et un antidote dans le son. En appliquant le même traitement aux prisonniers il fit néanmoins disparaître le béribéri.
En 1912, le biochimiste polonais Casimir Funk reprit les travaux d’Eijkman sur le béribéri et isola une substance cristalline hydrosoluble dans la cuticule du riz auquel il donna le nom de « vitamine de vita (vie) vie et amine (azoté). Ce terme n'était pas tout à fait approprié car toutes les vitamines ne contiennent pas d’azote mais il est resté tel quel dans la littérature. Cette première vitamine fut appelée B1 ou thiamine. Elle a la propriété de prévenir et guérir rapidement le béribéri. Par la suite, on l’isola à partir de la levure de bière.
Eijkman est mort à Utrecht en 1930.
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