Fils d'un médecin ORL, Hans Adolf Krebs, après avoir été élève du lycée Andreanum d'Hildesheim, a poursuivi ses études de médecine à Göttingen, Fribourg-en-Brisgau et Berlin où il soutient sa thèse de doctorat en 1925. En 1926 il obtient un poste d'assistant auprès du Pr Otto Warburg à l’Institut Kaiser-Wilhelm de Berlin-Dalhem.
Il quitte son poste en 1930 et retourne dans le milieu hospitalier, d'abord à l'hôpital municipal d'Altona sous la direction du Pr Lichtwitz, puis à la clinique médicale de l'Université de Fribourg-en-Brisgau sous la direction du Pr Thannhauser.
Chassé par les nazis
Mais à l'arrivée des nazis au pouvoir en 1933 il est contraint de quitter son poste en raison de ses origines juives. Krebs doit même se résoudre à quitter l'Allemagne avec sa famille et il accepte l'invitation de Frederick Gowland Hopkins, lauréat de la moitié du prix Nobel de physiologie ou médecine de 1929, à venir le rejoindre à l'École de biochimie de Cambridge. En 1935, il est nommé maître de conférence à la faculté de pharmacie de Sheffield avant de devenir, en 1938, le directeur du département de biochimie qui vient d'être créé.
Krebs va alors consacré l'essentiel de ses recherches aux aspects divers du métabolisme intermédiaire. Il étudie la synthèse de l'urée dans le foie des mammifères, la synthèse de l'acide urique et des bases de purine chez des oiseaux, les étapes intermédiaires de l'oxydation de produits alimentaires, le mécanisme du transport actif d'électrolytes et les relations entre la respiration cellulaire et la génération des polyphosphates adénosines.
Le cycle de Krebs
Point de convergence de plusieurs réactions de catabolismes du métabolisme cellulaire, le cycle de Krebs, également appelé cycle de l'acide citrique, a été découvert par le médecin allemand en 1937. Il s'agit d'une voie métabolique produisant des intermédiaires énergétiques conduisant à la production d'ATP à travers la chaîne respiratoire. On peut parler de cycle car le dernier métabolite, l'oxaloacétate, est aussi impliqué dans la première réaction. Le cycle peut se résumer par l'oxydation de deux atomes de carbone en CO2 ; l'énergie dégagée par ces réactions génère du GTP (équivalent à l'ATP en termes d'énergie), des électrons, du NADH et un équivalent de la coenzyme Q10, l'ubiquinol CoQ10H2, qui peuvent être métabolisés par la chaine respiratoire pour former de l'ATP.
Ce cycle constitue le point final et commun du catabolisme des glucides (glycolyse, voie des pentoses phosphates), des lipides (ß-oxydation) et des acides aminés, car tous ces catabolismes aboutissent à la formation d'acétyl-coenzyme A. L'acétyl-CoA est une forme de transport des groupes acétyle qui proviennent du pyruvate. La première étape du cycle consiste à transférer ce groupe acétyle sur l'oxaloacétate pour former du citrate. Le reste du cycle consiste en des transformations catalysées. La dernière étape produit de l'oxaloacétate, qui peut ensuite réagir à nouveau dans la première étape avec un groupe acétyle et recommencer le cycle. Il existe toutefois des réactions d'échappement au cycle de Krebs qui permettent d'utiliser certains intermédiaires pour d'autres fonctions cellulaires.
Prix Nobel de médecine en 1953
Pour cette découverte, Krebs a été lauréat en 1953 du prix Nobel de médecine, récompense partagée avec Fritz Albert Lipmann. En 1954, Krebs a reçu la médaille de la Royal Society et, en 1958, la Médaille d'or de la Société des Pays-Bas pour la physique, la science médicale. Anobli en 1958, Krebs a également été honoré par les universités de Chicago, Freiburg-im-Brigsau, Paris, Glasgow, Londres, Sheffield, Leicester, Berlin (Humboldt) et Jérusalem.
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