Né à Sthrlen, en Prusse, où son père était marchand de liqueurs, Paul Ehrlich, après des études à Breslau, Fribourg, Strasbourg et Leipzig, obtient son titre de docteur en médecine en 1878 après avoir présenté une thèse sur « Les apports à la théorie et à la pratique de la coloration histologique ».
Après avoir obtenu le poste de médecin-chef à la Charité de Berlin, Il poursuit ses travaux sur les colorants et démontre qu'ils peuvent être classés en trois catégories : basophiles, neutrophiles et acidophiles. Il réussit aussi à prouver que ces colorants ont des affinités en fonction des tissus ou des micro-organismes avec lesquels ils sont mis en présence. Ainsi, par exemple, le bleu de méthylène colore le tissu nerveux. Sa technique des préparations au sang séché va aussi server de base à ses travaux sur la structure des globules blancs et rouges, ouvrant ainsi une nouvelle étape de l'hématologie. En 1882, grâce à la fuchsine, il parvient à trouver une méthode pour la coloration du bacille de Koch.
En 1883, il épouse Hedwig Pinkus, la fille d'un industriel en textiles don’t il eut deux filles: Stéphanie (1884) et Marianne (1886). À partir de 1887, Ehrlich va consacrer le plus clair de son temps à ses recherches sur l’immunologie, développant une théorie de la réponse immunitaire centrée sur l’interaction entre les antigènes et les anticorps.
La découverte du « 606 »
Après avoir reçu le Prix Nobel en 1908 conjointement avec Ilya Illich Metchnikov pour « mérites impérissables autour de la recherche médicale et biologique», Ehrlich va l’année suivante, alors qu’il travaille chez Bayer, mettre au point un arsenical contre la syphilis, l’arsphénamine (ou 606), premier medicament réellement efficace contre la syphilis qui sera commercialisé sous le nom de Salvarsan, puis de Neosalvarsan. Jusqu’à la découverte de la pénicilline, le salvarsan fait merveille et vaut à Ehrlich le titre de père de la chimothérapie. Alors qu’il travaillait à l’élaboration du Salvarsan, Ehrlich avait dit à l’un de ses assistants, le Dr Sachahiro Hata : « Vous savez, Hata, mon but suprême est de trouver une substance chimique qui ne fait rien à l'homme même, mais qui tue les petits ennemis qui se nichent dans son sang et dans ses tissus ! »
Paul Ehrlich qui fit des avancées décisives dans les domaines de la bactériologie, de l’immunologie et de la sérologie est mort le 20 août 1915 et repose aujourd’hui au cimetière juif de Francfort.
Notons, enfin, que l’aventure de la découverte du « 606 » a été porté au cinéma par William Dieterle, Edward G. Robinson tenant le rôle-titre dans « Dr Ehrlich's Magic Bullet » film très honorable et assez rigoureux du point de vue scientifique.
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