Les poissons tropicaux multicolores (famille des Cichlidés) ont des émotions qui ressemblent bien aux nôtres. Ils pourraient nous faire réfléchir sur les réactions que nous impose la partie la plus primitive de notre cerveau. Les expériences menées sur les Cichlides par Julie Desjardins et coll. montrent que la femelle de cette espèce se détourne du mâle pour lequel elle a une préférence, si elle le voit perdre une rixe ou essuyer une défaite lors d’un combat avec un autre mâle entreprenant.
Dans le cerveau de cette petite « poissonne », les régions du cerveau associées à l’anxiété s’activent après qu’elle a été témoin d’une altercation.
« Il se passe la même chose chez la petite amie d’un boxeur qui voit son homme se faire étendre au tapis. Elle ne se dira peut-être pas consciemment : " Oh ! Je ne suis plus attirée par ce garçon car c’est un perdant ! ", mais ses sentiments peuvent changer quelque peu », assurent Desjardins et coll., qui insistent dans la comparaison : les aires cérébrales impliquées sont présentes chez tous les vertébrés, avec des fonctions similaires, et elles sont impliquées aussi dans l’accouplement et la reproduction.
Chez les humains, hommes et femmes, des changements affectifs inconscients sont susceptibles de se produire en réponse à une mise en échec dans n’importe quelle situation de compétition, qui peut être de perdre à un jeu ou de rater une promotion professionnelle, et pas seulement dans une bagarre.
Il reste aux humains cortiqués que nous sommes de savoir faire la part des choses.
Proc Natl Acad Sci USA, en ligne le 24 novembre 2010
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