La recherche de la perte de poids sans indication médicale formelle comporte des risques cliniques, biologiques, comportementaux ou psychologiques estime l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) dans un avis rendu public jeudi. En novembre, l'Agence avait publié un rapport sur les pratiques alimentaires d'amaigrissement, mais sans fournir son avis sur la question. Elle précisait alors qu'elle souhaitait pouvoir y intégrer des retours d'expérience et contributions scientifiques complémentaires, vu la complexité du sujet. Publié jeudi après une consultation publique de près de deux mois, l'avis confirme les conclusions du rapport et parle de » pratiques à risques ». « La recherche de la perte de poids sans indication médicale formelle comporte des risques à court, moyen ou long terme, en particulier lorsqu'il est fait appel à des pratiques alimentaires déséquilibrées et peu diversifiées » conclut l'Anses. « Selon les régimes, il y a des déséquilibres différents, avec des risques de déficit ou d'excès » soulignait jeudi Irène Margaritis, chef de l'unité d'évaluation des risques nutritionnels. Les risques sont d'ordre somatique (perte musculaire et osseuse, inflammation hépatique, insuffisance rénale…), mais concernent aussi des modifications profondes du métabolisme énergétique. Selon le Pr Margaritis, cela entraîne une « mise en économie » de l'organisme, qui diminue ses dépenses et fabrique de la graisse quand il y a reprise de poids, souvent irréversible. « On joue avec l'organisme et ses contraintes, provoquant un déséquilibre quand on décolle du poids de forme ou pondérestat propre à l'individu, estime-t-elle. Il faut ne pas prendre l'initiative d'un régime amaigrissant sans être sûr que c'est nécessaire ». Les perturbations peuvent être aussi d'ordre psychologique. « La dépression et la perte de l'estime de soi sont des conséquences psychologiques fréquentes des échecs à répétition des régimes amaigrissants » souligne l'Anses. Enfin, elle insiste sur la nécessité d'une « prise en charge spécialisée adaptée » allant de pair avec une activité physique régulière. Le rapport publié en novembre était basé sur l'étude de 15 régimes. Il mettait en évidence d'importants déséquilibres : quantité de protéines consommées supérieure à l'apport nutritionnel conseillé (ANC), trop peu ou trop de calcium, apports en sodium trop élevés, apports en fibres trop faibles.
Le surpoids et l'obésité touchent respectivement 32 % et 15 % des personnes de plus de 18 ans en France.
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