L’an dernier déjà, l’état major des armées italiennes avait publié une circulaire brossant un tableau du combat qu’il comptait mener pour obliger les militaires à retrouver leur ligne. ...perdue. La première étape avait été franchie en délimitant la frontière entre surpoids et poids normal et en fixant le seuil de l’IMC à 30 pour les hommes et 28 pour les femmes. Selon le sous-secrétariat du ministère de la Défense, ce calcul tenait compte « des examens cliniques effectués sur un échantillon de population afin d’exclure les cas dans lesquels un IMC est élevé en raison d’une masse musculaire importante et non pas à cause d’un excès de tissu adipeux ».
Les soldats affichant un IMC élevé devaient donc passer une visite semestrielle avec un nutritionniste pour suivre un régime personnalisé accompagné d’un programme ciblé d’activités physiques. L’objectif final était de réussir à leur faire perdre au moins un point d’IMC soit l’équivalent de 3 à 5 kilogrammes en six mois. Au bout de deux ans de régime, les militaires qui auraient échoué dans cette mission contre les kilos superflus risquaient le licenciement pour inaptitude. Une mesure trop sévère selon l’actuel ministre de la Défense, Elisabetta Trenta (Mouvement 5 étoiles).
« Des soldats ont été congédiés, d’autres ont été poussé à se faire opérer pour réduire leur estomac et perdre du poids, c’est trop, il faut corriger la situation car si il est vrai que l’obésité ou le surpoids est un vrai problème, les problèmes de poids ont parfois une origine psychologique et c’est là qu’il faut aussi intervenir » estime Elisabetta Trenta.
S'attaquer au surpoids de façon non punitive
L’idée de la ministre est d'élaborer un programme de soutien nutritionnel et psychologique pour les militaires, indépendamment de leur âge, de leur grade mais aussi du corps auquel ils appartiennent, pour leur faire perdre définitivement les kilos sournois qui mettent leur santé en danger... et abîment en parallèle l’image de l’armée italienne à bout de souffle dans des uniformes trop cintrés. Concrètement, il s’agira de leur faire passer régulièrement des tests médicaux- analyses, tests de stress- et de leur fixer des directives strictes en termes d’alimentation et d’activités physiques. A l’inverse de la circulaire précédente, le nouveau dispositif ne prévoit pas le licenciement des soldats qui n’arriveront pas à perdre leurs rondeurs. « S’attaquer aux problèmes de surpoids dans l’armée est un pas en avant, des efforts importants ont déjà été fait au niveau de la population avec la multiplication par exemple des programmes d’alimentation sur mesure pour les enfants dans les écoles mais il faudrait réussir à éliminer le concept de malbouffe, il faut faire comprendre qu’il ne s’agit pas de sanctionner mais de protéger la santé des personnes » affirme la biologiste-nutritionniste Serena Broggi, Vaste programme !
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