L’incidence et la prévalence des tumeurs neuroendocrines du pancréas sont en augmentation. La médiane de survie est de 24 mois en cas de métastases.
La chirurgie est le principal traitement en cas de tumeur résécable. La streptozotocine seule ou en combinaison reste le seul agent approuvé pour le traitement de ces tumeurs à un stade avancé.
C’est dans ce contexte que sont publiées les deux nouvelles études.
Inhibiteur de tyrosine kinase, le sunitinib avait montré une activité contre les tumeurs pancréatiques neuroendocrines dans des modèles précliniques, puis dans des essais de phase I et II. L’étude d’Eric Raymond (Beaujon) et coll., est un essai multinational de phase III, randomisé en double aveugle contre placebo. Elle a été conduite chez 171 patients présentant des tumeurs pancréatiques neuroendocrines bien différenciées, à un stade avancé. Ces patients ont reçu soit le sunitinib (37,5 mg/j) soit un placebo. La médiane de progression sans maladie a été de 11,4 mois dans le groupe traité contre 5,5 mois dans le groupe placebo. Le taux de réponse objective a été de 9,3 % dans le groupe traité et de 0 % dans le groupe placebo. « Chez des patients atteints de tumeurs pancréatiques neuroendocrines, l’administration quotidienne continue de sunitinib, à la dose de 37,5 mg a amélioré la progression sans maladie, la survie globale et le taux de réponse objective par rapport aux patients sous placebo », concluent les auteurs.
En ce qui concerne l’everolimus, inhibiteur oral de mTOR, le travail de James Yao et coll. est un essai de phase III prospectif, randomisé, portant sur 410 patients ayant une tumeur pancréatique neuroendocrine avancée, de bas grade ou de grade intermédiaire, avec progression radiologique dans les douze derniers mois. Ces patients ont reçu chaque jour soit l’everolimus (10 mg/j) soit le placebo. La durée médiane de progression sans maladie a été de 11 mois sous everolimus contre 4,6 mois sous placebo. Soit une diminution de 65 % du risque de progression ou de décès. La proportion estimée de patients vivant sans maladie à 18 mois est de 36 % sous everolimus contre 9 % sous placebo.
« New England Journal of Medicine » du 10 février 2010, pp. 501-513 (Raymond et coll.), 514-523 (Yao et coll.) et 564-565 (éditorial).
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