?Étrange semaine qui vient de s’écouler, au cours de laquelle chacun a pu suivre, effaré, l’évolution de la situation sur l’archipel nippon. 130 millions de Japonais comme pris au piège dans leur prison nucléaire. Pathétique... L’horreur, si loin de nous de l’autre côté du globe, mais si proche à la fois... Ça ressemble à un scénario de télé-réalité catastrophe. Où l’on se trouve malgré soi dans la situation un peu malsaine du spectateur : le voyeurisme le disputant à l’angoisse (la France est un des pays les plus « nucléarisés »de la planète), à la lâcheté (pour l’heure, on est à l’abri), et à la rage de ne pouvoir rien faire... Ces jours derniers, on a vu les compagnies étrangères annuler leurs vols, les armateurs dérouter leurs bateaux, les médias rappeler leurs journalistes, pendant que les gouvernements occidentaux tentaient de rapatrier tant bien que mal leurs ressortissants du pays du Soleil Levant. Dans le Japon en feu et en eau, le sauve-qui-peut est général. Sauf pour la population japonaise dont le calme et la résignation forcent évidemment le respect...
Rien ne sera plus comme avant. C’est la deuxième leçon que l’on pourrait tirer de la tragédie japonaise. Au plan géo-politique, il y a eu un avant et un après 11 septembre 2001. Au regard de la santé publique, il y aura un avant et un après 11 mars 2011. Nos sociétés industrielles ont beau être régies par la dictature du principe de précaution – la France l’a même inscrit dans sa Constitution –, elles n’ont été capables ni d’empêcher, ni même d’anticiper une crise aussi grave.
25 ans après Tchernobyl, on commande 94 millions de doses de vaccins pour se prémunir du H1N1, et le serial killer n’est pas au rendez-vous. Mais on assiste impuissant et éberlué à un cataclysme nucléaire. Au Japon, pays à haut risque sismique et à l’histoire chahutée, cela ne lasse pas de surprendre. Et ailleurs, l’onde de choc a gagné l’opinion. Il suffit de chercher sur la carte où sont implantés les 58 réacteurs nucléaires français, ou se demander ce qu’il est prévu de faire au plan sanitaire en cas de fuites radioactives, pour se rendre compte que, chez nous aussi, les procédures sont sans doute perfectibles. Certes, à l’instar des plans biotox ou pandémie, l’atome est inclus dans le dispositif NRBC.?Mais aurait-on les moyens de l’appliquer ?
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