IL EST DESORMAIS établi qu’un bon équilibre nutritionnel et une alimentation variée sont des atouts incontournables de la prévention en santé. Acontrario, les études épidémiologiques ont démontré que l’alimentation, le comportement alimentaire, l’état nutritionnel et le mode de vie jouaient un rôle déterminant dans la survenue de certaines pathologies. Consciente de cet enjeu, la France a fait de la nutrition l’un de ses axes prioritaires de santé publique et a fixé des objectifs consignés dans le Programme National Nutrition Santé (Pnns), lancé en 2001. Consulté par 82 % de ses patients sur des questions de nutrition (enquête Ifop « MG Call 500 »), le médecin généraliste se trouve, de fait, au coeur de ce dispositif de santé publique. Néanmoins, comme ils le reconnaissent eux-mêmes ( cf. encadré), ils manquent de formation. Durant quatre jours, ce carrefour annuel unique que représente Nutria a permis aux médecins de rencontrer, d’écouter et de prendre contact avec les professionnels de ce secteur pour actualiser leurs connaissances en nutrition.
Parmi les sessions de nutrition et de diététique, des thèmes particulièrement d’actualité ont fait l’objet de tables rondes : antioxydants des fruits crus et cuits, probiotiques et santé, nouvelles données scientifiques des eaux minérales bicarbonatées, lait et santé, alternatives diététiques au traitement de l’excès de cholestérol, nutrition et diabète, sans oublier la place faite au plaisir nutritionnel qui est actuellement considéré comme inséparable d’un bon équilibre alimentaire de longue durée (« qualités nutritionnelles des fromages et équilibre alimentaire : allier plaisir et santé » ; « des céréales aux biscuits céréaliers : quand les technologies alimentaires et sensorielles se conjuguent aux enjeux nutritionnels »). Enfin, ces sessions ont fait une place importante au mode de prise en charge du patient : « Information nutritionnelle, quel outil pédagogique au service du consommateur ? » « Motiver le patient au changement de comportement alimentaire ».
Des ateliers ont permis d’aborder la nutrition sous un angle pratique : « De la recette au menu : prescrivez utile », « La relation au patient dans la prescription nutrition », le comportement alimentaire de l’adolescent. Enfin, un topo a permis d’exposer de nouvelles perspectives dans les soins du psoriasis grâce à un complément alimentaire d’origine marine.
Nutria, c’est
– Un village dédié réunissant, entre autres, l’industrie agroalimentaire, les producteurs et les distributeurs de produits à usage diététique, les organismes de formation, les laboratoires de recherche, les services de formation professionnelle, les éditeurs spécialisés en nutrition.
– Dix sessions de nutrition et diététique animées par des experts pour faire le point et échanger des connaissances.
– Des ateliers topos quatre fois par jour, autour de nombreuses thématiques.
– L’enquête– « le Généraliste »- Nutria.
Une enquête auprès des généralistes
Comment le médecin généraliste répond-il aux questions et aux attentes de ses patients ? Est-il suffisamment formé ? Que prescrit-il ? Pour répondre à ces questions et dresser le tableau de la nutrition en médecine générale « le Généraliste », en collaboration avec le salon Nutria, a lancé une enquête, auprès de 300 médecins généralistes. Les résultats présentés dans le cadre du MEDEC ont permis de mettre en évidence quelques points importants :
– La nutrition est incontestablement devenue une préoccupation importante pour les médecins, puisque 76 % d’entre eux disent, dans cette enquête, avoir modifié leur pratique quotidienne en augmentant la place de la nutrition.
– Les trois quarts des médecins reconnaissent un manque important de formation (pas assez : 50 % d’entre eux, pas du tout : 27 %, assez bien : 20 %, tout à fait : 3 %), responsable d’un décalage entre les préoccupations des patients en nutrition et l’impossibilité des médecins à les conseiller de façon efficace et adaptée. Pourtant, près de la moitié des médecins interrogés (47 %) considère que l’information dispensée à leurs patients par les médias contient des erreurs.
– En ce qui concerne les produits de complémentation, la quasi-totalité des médecins considère que ces prescriptions vont se développer dans l’avenir (63 % : oui, beaucoup ; 33 % : oui, un peu ; 4 % : non ou ne sait pas). Aujourd’hui, plus d’un médecin sur dix (12 %) prescrit souvent des compléments ou alicaments et 72 % y ont recours de temps en temps.
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