LA FÊTE du Carré Rive Gauche revient à son idée première, celle de « l'Objet Extraordinaire » trônant en vitrine dans un décor approprié. Entre un griffon de fer du XVIe siècle, un casse-noix de même époque en forme de tête barbue, une troupe de danseurs Tang en terre-cuite, et la maquette de l'Atomium de l'Expo universelle de Bruxelles en 1958 (elle tourne et clignote quand on la branche), l'éventail des genres et des époques est largement ouvert.
Au fil de sa promenade, le visiteur s'arrêtera devant un Homme-oiseau en bronze signé Dali, un fauteuil improbable des années 1970, en racine de séquoia couvert d'une peau de mouton, les sculptures attrape-lumière de Nathalie Pasqua et un très curieux Rocher de lapis-lazuli, sculpté en Chine au XVIIIe, agrémenté d'un pont, d'un petit pavillon et d'une barque chargée de personnages.
Il rêvera aussi, de Venise en croisant deux grands Maures XIXe incrustés de nacre et d'ivoire, en entendant une épinette XVIIe à décor baroque et à la lumière d'une lanterne début XVIIIe à bras de lumière. Le putto habillé aux yeux de verre est aussi XVIIIe, mais napolitain. Mais la chose la plus étonnante venue de la Péninsule, c'est peut être une grande « boiserie de verre » (sic), longue de 25 m, qu'on pourrait prendre pour une tenture avec son décor rose et vert de fleurs des Indes. Il s'agit d'une création 1960/1970, qui s'inscrit dans un hommage global rendu chez Frémontier au décorateur milanais, Renzo Mongiardo, disparu en 1998.
Gabrielle Laroche se livre à une drôle d'escalade à travers les siècles en exposant, à côté d'une chayère Renaissance au chiffre de Henri II, une œuvre du sculpteur Michel Kiriliuk rendant hommage à Gérard Depardieu, sous la forme d'une énorme bobine de laiton couverte d'une étoile à cinq branches.
Le meilleur des Temps Forts.
On reste dans l'extraordinaire avec les Temps Forts de Drouot-Montaigne, best-of saisonnier des grandes ventes parisiennes de fin de saison, avec leur florilège de trésors mobiliers, bibliophiliques, historiques et artistiques.
Au château des souvenirs, on rencontre une fois de plus le fantôme émouvant de Marie-Antoinette sous la forme, cette fois, d'une.... demande en mariage ! Un texte signé de Louis XV, donnant pouvoir au marquis de Durfort d'aller négocier à Vienne l'union purement diplomatique du Dauphin avec la jeune archiduchesse ; il est estimé 30 000/40 000 euros. On attend huit fois plus (200 000/300 000 euros) d'un portrait de Colbert par Philippe de Champaigne. Au chapitre de l'Histoire, on aura aussi une pensée pour l'ébéniste Guignard, guillotiné en 1794 à qui est attribuée une commode plaquée de laque du Japon dont on attend 200 000 euros.
Ces laques d'Extrême-Orient dont les ébénistes parisiens décoraient leurs meubles précieux ont normalement plus de valeur que leurs imitations européennes. C'est pourtant un vernis Martin à fond aventuriné qui vaut à une paire d'encoignures Louis XV attribuées au célèbre BVRB l'estimation de 1 à 1,5 million d'euros.
À côté de l'ébénisterie XVIIIe, l'Art Déco aussi sait se faire valoir. En l'occurrence, six fauteuils laqués argent et bleu, aux dossiers sculptés d'une petite sirène tenant un hippocampe. Créés en 1912 par Eilen Gray pour la chanteuse Damia, ces sièges seront proposés individuellement sur l'estimation de 200 000/250 000 euros pièce. On ne précise pas s'il y aura faculté de réunion en fin d'enchères.
Après quelques années « sans », les arts primitifs font un retour en force sur le marché parisien. Entre une sculpture aztèque du XVe siècle estimée 400 000/600 000 euros et des ivoires du Congo aux superbes patines dorées, indatables faute de références, crédités 40 000/400 000 euros selon rareté et intérêt.
Et bien d'autre choses... Précisons que ces Temps Forts ne concernent que les ventes de Drouot, à l'exclusion du programme de l'Hôtel Dassault et de l'Espace Tajan.
Les Cinq Jours de l'Objet Extraordinaire, Carré Rive Gauche, du mercredi 25 au soir au dimanche 29 mai. Quai Voltaire et alentours.
Les Temps Forts de Drouot-Montaigne, Du mardi 25 au dimanche 29 mai, 11 h-17 h 15, avenue Montaigne, 75008 Paris. Entrée libre.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature