« Chez le diabétique de type 2, il faut traiter l’hypertension artérielle plus tôt, mais sans doute pas plus fort. Concernant la cible d’1 g de cholestérol LDL, elle est assez facile à atteindre chez certains patients, alors que chez d’autres elle nécessite beaucoup de médicaments et n’est pas forcément bénéfique », estime le Pr Nicolas Danchin (Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris). Quant à la normalisation glycémique, elle a un effet positif sur la diminution du risque cardiovasculaire, mais il faut être patient car elle intervient seulement après plusieurs années. « Les objectifs glycémiques doivent être respectés chez toutes les personnes dont on vient de découvrir le diabète et qui ne présentent pas de complications cardiovasculaires avérées. Dans le cas d’une intervention plus tardive, les objectifs de diminution de l’HbA1c doivent probablement être plus prudents », rappelle le Pr Bruno Vergès (CHU Dijon).
Une cardioprotection supposée
Les inhibiteurs de la DPP-4, comme la saxagliptine (Onglyza), peuvent être utilisés dès l’échec d’une monothérapie orale (le plus souvent par metformine). La saxagliptine n’entraîne pas de prise de poids, contrairement à la plupart des molécules des autres classes thérapeutiques. Elle n’influence la sécrétion hormonale que lorsque la glycémie est élevée, ce qui limite le risque d’hypoglycémie, y compris chez les personnes âgées. « Une prise de poids, même faible, pouvant augmenter une augmentation de la pression artérielle et du taux de triglycérides, la saxagliptine a donc un effet cardiovasculaire positif indirect », souligne le Pr Patrick Henry (Hôpital Lariboisière, Paris). Les études en cours sur animaux pourraient en outre mettre en évidence un effet cardioprotecteur direct des incrétinomimétiques (inhibiteurs de la DPP-4 et analogues du GLP-1), notamment à travers les récepteurs du GLP-1 présents dans le myocarde, et peut-être une amélioration de la dysfonction ventriculaire gauche et un effet vasodilatateur sur les vaisseaux.
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