Introduit il y a quelques années en chirurgie orthopédique comme un possible agent accélérateur des phénomènes de cicatrisation, le plasma riche en plaquettes (PRP), tout en continuant de susciter de l’intérêt, tarde cependant à voir ses indications clairement définies.
Le plasma riche en plaquettes est déjà utilisé en chirurgie dentaire ou cosmétique depuis une trentaine d’années. Il est censé apporter au sein des tissus traumatisés des concentrations accrues de facteurs de croissance ainsi que de molécules bioactives avec l’objectif de faciliter la réparation et la régénération tissulaire.
Défini il y a une dizaine d’années comme un volume unitaire de plasma décomptant en numération plaquettaire un niveau de plaquettes supérieur à la ligne de base (établie sur le sang complet), le PRP s’avère regrouper une gamme de produits variables. L’étendue de la gamme des produits commercialisés empêche de donner une réponse univoque sur le sujet. Il est possible qu’un composé soit efficace dans une indication particulière donnée. Il faudrait pouvoir conduire des essais thérapeutiques randomisés contrôlés sur un produit parfaitement homogène et défini dans sa composition. Ce n’est qu’alors que ces produits pourront légitimement figurer dans l’arsenal thérapeutique quotidien du chirurgien orthopédique.
Les cytokines nombreuses retrouvées au sein des plasmas riches en plaquettes (PRP) ont pour la plupart été impliquées dans la biologie de réparation du tissu conjonctif. Des effets de ces produits sont clairement identifiés sur des modèles expérimentaux soit de réparation tendineuse soit de ralentissement d’une tendinopathie dégénérative en évolution. Les essais cliniques tentant de reproduire ces expérimentations donnent pour l’instant des résultats équivoques.
Il en va de même pour les lésions ligamentaires envers lesquelles ces produits sont candidats à jouer un rôle d’appoint thérapeutique soit du traitement non opératoire soit du traitement de reconstruction chirurgicale. C’est également le cas en matière de réparation cartilagineuse, de phénomènes de cicatrisation musculaire après rupture, de suture des désinsertions de ménisques ou encore de consolidation osseuse après fracture.
Pour l’instant, cependant, les preuves obtenues sur leur efficacité clinique, soit divergentes soit insuffisantes, n’autorisent à émettre des recommandations ni en faveur ni à l’encontre de l’usage de ces produits en chirurgie orthopédique.
De notre envoyé spécial à San Diego, Congrès 2011 de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons.
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